Des droits et une justice pour les gardiens de nos langues* !

* Les gardiens d’une langue sont les membres des communautés linguistiques parlant cette langue.
Le contexte
S’informer sur le contexte dans lequel évoluent les langues autochtones en France.
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Droits et justice
Comprendre l’état des droits et de la justice linguistique en France.
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Les actions
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Les actualités
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Déclaration
Discours de Diwan le samedi 17 mai 2025
Lettre ouverte
Interpellation du Premier ministre François Bayrou sur la place des langues régionales dans la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignants
Dernier article
Le quartier de Biarritz appelé « Harrausta » en basque en attente d’une nouvelle décision de justice
Ailleurs sur la toile
Langues régionales : “Imposer une langue unique et essayer d’empêcher les gens de parler la leur, est une caractéristique des régimes despotiques”
Dernières brèves
17 mai 2025, manifestation pour la langue et la culture bretonnes à Renn/Roazhon/Rennes.
- Selon la presse, ce sont environ 1500 personnes qui ont répondu à l’appel d’une trentaine d’associations. [Lire l’article du Télégramme]
- L’écart se creuse entre la situation du breton et celle du gallois ou du catalan au regard de l’évolution du nombre de locuteurs et du soutien institutionnel, le breton pâtit toujours des violations tant de la loi Molac que de la convention État-Région, et le soutien des collectivités aux associations œuvrant dans le domaine culturel et linguistique breton s’étiole. Pour remédier aux conséquences désastreuses qui s’observent sur le terrain, les élus régionaux sont appelés à agir, et les candidats aux municipales à s’inscrire dans une démarche d’aide à la langue bretonne au niveau des intercommunalités. [Lire le discours de Diwan]
- [Informations à venir]
16 mai 2025, plusieurs lycéens, mobilisés la veille en faveur du baccalauréat en basque, et Gorka Torre, membre du mouvement Euskal Herrian Euskaraz, reçus par la Communauté d’agglomération Pays Basque. Diverses avancées sont réclamées, comme le droit de s’exprimer en basque dans les procédures judiciaires, le droit à l’usage du basque aux examens et l’officialisation des noms de communes en basque lorsque ces derniers ont été francisés. [Lire l’article de Mediabask]
15 mai 2025
- Mobilisation de lycéens devant le lycée Etxepare, à Baiona (Bayonne) pour défendre le droit de passer le baccalauréat en basque. L’an dernier déjà, il avait été interdit aux candidats de passer des épreuves du baccalauréat en basque. Malgré les demandes répétées, il n’y a toujours aucune avancée. [Lire l’article de Mediabask]
- Courrier de 17 députés à la ministre du travail et de l’emploi en soutien au réseau Diwan. Les députés pointent « la décision de l’État de réduire drastiquement les contrats aidés pour l’année 2025. En effet, l’enveloppe de l’enseignement privé sera divisée par trois, avec seulement un contrat sur deux maintenus et la durée de l’aide sera réduite. » Ils s’alarment des conséquences sur l’enseignement immersif en langue bretonne : « Alors que les établissements Diwan dépendent en grande partie de ces contrats pour assurer leur mission, cette décision menace directement près d’une cinquantaine de postes cette année. » Et ils concluent : « Il nous semble primordial de reconsidérer cette décision afin de sécuriser les établissements Diwan et leur permettre d’assurer leur rôle essentiel de préservation de ce patrimoine linguistique et culturel. » [Lire l’article d’Ouest-France]
- Alerte pour la langue bretonne de la présidente de Diwan Anne-Sophie Brats. Diwan demande un statut public adapté, cette revendication de longue date ayant d’ailleurs été réaffirmée par l’association lors de sa dernière assemblée générale. Anne-Sophie Brats se dit, de plus, favorable à l’instauration d’une contribution d’un euro par an et par habitant qui serait collectée par les métropoles et intercommunalités de Bretagne historique au profit de l’ensemble des associations. [Lire l’article du Télégramme]
- Bretagne majeure dénonce « la spoliation opérée par l’État central au détriment des Bretons ». Par rapport à la moyenne nationale, le ministère de l’Éducation nationale dépense, en Bretagne, en moyenne 530 € de moins par écolier, 620 € de moins par collégien et 640 € de moins par lycéen. La moyenne des dépenses du ministère de la Culture, en 2019, étaient, par habitant, de 808,95 € à Paris, de 46,29 € dans l’Hexagone et de 16,51 € en Bretagne. L’absence de prise en charge par les pouvoirs publics de la hausse des besoins de financement de Diwan et la diminution, voire l’arrêt complet, des subventions versées aux associations culturelles bretonnes apparaissent ainsi injustifiables. [Lire la publication Facebook de Bretagne majeure]
- Information sur une action citoyenne d’affichage de noms de rues en breton. Face à l’inaction des pouvoirs publics dans la mise en place d’une signalitique en breton, de jeunes Bretons et de jeunes Bretonnes apposent eux-mêmes, depuis plusieurs mois, des noms de rues bilignues breton-français sur les plaques de rues. [Lire l’article de NHU]
14 mai 2025, examen par le Conseil d’État d’une question prioritaire de constitutionnalité sur la reconnaissance du droit des élus de faire usage de la langue corse à l’Assemblée de Corse. Le rapporteur public s’est opposé à la transmission au Conseil Constitutionnel de la question prioritaire de constitutionnalité. La décision sera rendue au plus tard en aout. [Lire l’article de Corse matin]
13 mai 2025, nouvelles de Ràdio Arrels sur le financement de La Bressola. La France refusant de pérenniser l’enseignement immersif en langues autochtones, les autorités espagnoles viendront en aide aux écoles catalanes de Catalogne Nord. L’association La Bressola recevra ce printemps un financement du ministère des Affaires étrangères du gouvernement espagnol, qui s’ajoutera ainsi aux subventions de la Generalitat de Catalunya et aux milliers de dons de la société catalane. [Lire l’article de Ràdio Arrels]
11 mai 2025, Herri Urrats, la fête des ikastola, à Senpere (Saint-Pée-sur-Nivelle). Comme il a été montré à cette occasion, l’État continue, au Pays Basque comme ailleurs, à veiller au maintien des obstacles au développement de la langue autochtone : l’Éducation nationale oppose un silence à la demande de création de postes d'enseignants nécessaires pour répondre aux besoins, les collectivités territoriales refusent de débloquer les fonds qui manquent à la fédération des ikastola, le rectorat s’abstient d’autoriser la composition des épreuves du baccalauréat en basque, aucune nouvelle convention triennale entre Seaska, l’Office public de la langue basque et l’Éducation nationale n’a été signée depuis que la dernière a pris fin en juin 2022. [Lire l’article de Mediabask]
9 mai 2025, communication de la radio associative Ràdio Arrels sur sa mise en danger par les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement. Pour la première fois après 45 ans d’existence, Ràdio Arrels, outil indispensable de promotion du catalan, lance une campagne pour aider financièrement le seul média entièrement en langue catalane du nord de la Catalogne. [Lire la publication de Ràdio Arrels]
5 mai 2025, vote du conseil municipal de Biarritz pour un changement de nom de rue. Le nouveau nom de la rue n’est ni basque, ni gascon, ni même en lien avec le territoire. Et la maire n’envisage pas de faire remplacer dans l’espace public le nom du quartier dont la justice a reconnu le caractère raciste par son nom basque historique. [Lire l’article]
3 mai 2025
- Difficultés financières exposées lors de l’assemblée générale de Dastum. Dastum réalise un travail indispensable de sauvegarde et de transmission du patrimoine oral. L’association a expliqué, lors de son assemblée générale : « nous fonctionnons comme un service public », mais les subventions ne suivent pas. Elle a donc alerté : « nous ne pouvons fonctionner sans argent public ». [Lire l’article d’Ouest-France]
- Lettre aux élus de Biarritz à propos d’un changement de nom de rue. Le conseil municipal de Biarritz votera, le 5 mai 2025, sur l’adoption ou non de la dénomination « rue de l’Allégresse ». Par cette interpellation, il est demandé à la maire, aux conseillères municipales et aux conseillers municipaux de prendre alors en compte les principes de sauvegarde, de préservation, de promotion et de valorisation du patrimoine toponymique et linguistique. [Lire la lettre]
2 mai 2025, interpellation du Premier ministre François Bayrou sur la place des langues régionales dans la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignants. Le collectif Pour que vivent nos langues attire l’attention du Premier ministre François Bayrou et des députés, députées, sénateurs et sénatrices sur le fait qu’aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026. Le collectif a exprimé au Premier ministre ses revendications, un certain nombre de mesures nécessaires et urgentes pour nos langues. [Lire la lettre de Pour que vivent nos langues]
30 avril 2025, discours d’Emmanuel Macron à l’occasion de la commémoration de la bataille de Camerone de 1863 au Mexique. Un certain nombre de principes mis en avant par le Président de la République entrent clairement en contradiction avec les pratiques réelles de l’État. [Lire l’article]
29 avril 2025, information de Paul Molac sur une discussion sur la place des langues régionales dans le monde audiovisuel. Organisée à l’initiative du groupe d’étude “Langues et cultures régionales” à l’Assemblée nationale, la discussion s’est tenue en présence des deux co-présidents du groupe d’étude, Peio Dufau et Paul Molac, et des représentants de Radio France et de l’Arcom. La Direction générale des médias et de l’industrie culturelle et les représentants de France Télévisions, quant à eux, étaient absents. [Voir la publication Facebook de Paul Molac]
28 avril 2025
- Annonce du rectorat qu’un remplaçant d’allemand a été trouvé les élèves de 4e en section bilingue du collège Molière à Colmar. La proposition de Brigitte Klinkert que la députée a rendu publique la veille, et relayée par les médias nationaux semble avoir été efficace. Mais les pénuries d’enseignants, qui concernent bien d’autres établissements, ne sont pas résolues pour autant. [Lire l’article des Dernières nouvelles d’Alsace]
- Clôture de la consultation citoyenne de la ville de Biarritz sur le nouveau nom à donner à la « rue de La Négresse » lancée le 18 avril 2025. Alors que deux des noms proposés, « Lana gresa » (« lande d’argile » en gascon) et « Buztinlurra » (« la terre argileuse » en basque), décrivaient la nature du sol, renvoyant ainsi aux activités humaines qui s’étaient développées en lien avec lui, et mettaient en avant une langue présente sur le territoire, c’est le seul nom proposé qui soit sans ancrage local et dénué de toute valeur patrimoniale, « L’Allégresse », qui a reçu une majorité de suffrages. Le conseil municipal décidera de l’adoption ou non de ce nom le 5 mai 2025. [Lire les actualités de la ville de Biarritz]
27 avril 2025
- Communication de la députée Brigitte Klinkert sur un manque d’enseignant d’allemand dans une filière bilingue en Alsace. Privés de cours d’allemand depuis le 4 novembre faute de professeur, les élèves de 4e bilingue du collège Molière de Colmar en sont rendus à 30 heures de cours perdues. La députée explique dénoncer depuis longtemps cette pénurie sans que la situation ne s’améliore, et elle indique avoir proposé une solution : « Pour ne pas laisser les élèves en difficulté plus longtemps, j’ai proposé à l’Académie de leur assurer 2 heures de cours d’allemand moi-même dès cette semaine ! » [Lire le message Facebook de Brigitte Klinkert]
- Communiqué du Sioccat en faveur des mariages en catalan. Le Syndicat intercommunal pour la promotion de l’occitan et du catalan (Sioccat) encourage les élus des communes adhérentes à célébrer en catalan les mariages des futurs époux qui en font la demande. Le Sioccat tient à la disposition des élus et de l’administration communale, en accès libre, les versions catalanes de tous les documents utiles pour ce faire. [Lire le communiqué du Sioccat]
25 avril 2025
- L’association Perpinyà la Catalana dénonce l’obstruction du maire de Perpignan aux mariages en catalan. L’association explique la démarche à effectuer en conséquence, indiquant qu’il faut « demander dès la constitution du dossier de mairie que le mariage soit réalisé par une personne de l’opposition. » Elle précise : « Lors du mandat municipal précédent, près de 20 % des mariages étaient aussi célébrés en catalan ». Le catalan étant parlé par plusieurs membres du conseil municipal, ces mariages ne posent pas de difficulté, ne nécessitent pas d’interprète et n’occasionnent aucun coût de traduction. La conseillère municipale Chantal Gombert a interpelé le Premier ministre François Bayrou sur la question et a pointé l’inégalité de traitement : « À Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, à Carhaix, à Brest, mais aussi à Colmar et plein d’autres communes, il est possible de se marier en basque, breton ou alsacien. Et je ne parle pas de la Corse, où le corse prévaut. » [Voir l’article de L’Indépendant]
- Reportage de France 3 sur les moyens permettant de résoudre les difficultés financières de Diwan par France 3. Des réflexions ont été avancées sur de possibles solutions, qui consisteraient en une évolution de statut pour Diwan. [Voir la vidéo sur Youtube]
24 avril 2025, reportage de France 3 sur les difficultés financières de Diwan. La solution pour pérenniser les écoles Diwan résiderait dans un statut public, qui leur est toujours actuellement refusé par l’État. Le Conseil constitutionnel a considéré qu’il était incompatible avec la Constitution pour ces écoles, mais sans que cela ne remette en question les cursus dispensés intégralement en anglais qui existent dans l’enseignement supérieur sous statut public. Au 21e siècle encore, la France poursuit la politique assimilationniste qu’elle a mise en place à la période de la Terreur et développée à l’époque coloniale. Cette idéologie a érigé le monolinguisme en règle pour les enfants, l’enseignement immersif en langues autochtones n’étant toléré qu’à la marge et à titre expérimental, alors même que ses résultats son supérieurs à la moyenne nationale et qu’il est recommandé par les Nations unies. [Voir la vidéo sur Youtube]
20 avril 2025, information sur des suppressions de classes bilingues à la rentrée 2025 par le projet de l’Académie de Strasbourg. L’Académie est suspectée de refuser les dérogations afin de justifier sa décision. Le respect de l’article L. 312-11-2 du Code de l’éducation, introduit par la loi Molac en 2021, devrait pourtant s’imposer : « Sans préjudice de l’article L. 312-11-1, dans le cadre de conventions entre l’État et les régions, la collectivité de Corse, la Collectivité européenne d’Alsace ou les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves. » [Lire l’article de Rue89 Strasbourg]
18 avril 2025
- Lancement de la pétition « C’est une bibliothèque qui brûle ! Soutien à l’association « Dastum 44 » ! », par le Comité Soutien à Dastum 44. Dastum 44 participe à la transmission des langues de Bretagne. Et, selon l’article L1 du Code du patrimoine, il est du devoir de l’État et des collectivités territoriales de concourir à l’enseignement, à la diffusion et à la promotion de ces langues. Or, en baissant et en supprimant les aides accordées au milieu associatif œuvrant en ce sens, les collectivités territoriales entrainent, au contraire, une réduction de la diffusion de ces langues, et leur décision consiste en l’opposé d’une mesure de promotion. Les collectivités territoriales qui agissent ainsi vont donc à l’inverse de l’esprit de la loi. [Lire le texte de la pétition]
- Information sur l’appel par le parquet général de la décision du tribunal de Lorient autorisant le prénom Fañch. L’État persiste dans son acharnement judiciaire contre le prénom Fañch, et le procureur privilégie à l’application de la jurisprudence de la cour d’appel de Rennes l’obéissance à la logique nationaliste du ministère. L’assimilation linguistique et culturelle reste une affaire d’État, et ce dernier n’entend faire aucun compromis, même face au manque de moyens criant de la justice et à la mobilisation exceptionnelle de la juridiction devant un procès d’une ampleur inédite. [Lire l’article du Télégramme]
- Annonce par le nouveau recteur de l’académie de Bordeaux de l’autorisation pour les élèves du public et du privé de composer en basque l’épreuve de sciences du brevet. Les élèves bénéficiant d’un enseignement similaire dans une autre langue autochtone restent en attente d’une pareille autorisation. [Lire l’article de Mediabask]
17 avril 2025
- Enregistrement à la présidence de l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à promouvoir les langues régionales en autorisant les signes diacritiques à l’état civil. Cette proposition de loi a été déposée par Corentin Le Fur, et son adoption permettrait d’autoriser à l’état civil les diacritiques et les ligatures pour tout « prénom traditionnel issu d’une langue régionale de France ». Elle exclut donc les prénoms qui seraient issus d’une autre langue ou qui ne seraient pas traditionnels, mais aussi les noms de famille et les noms propres figurant dans les adresses. Elle pourrait cependant permettre une avancée. [Lire la proposition de loi]
- Communiqué de presse de la mairie de Biarritz sur son lancement d’une consultation citoyenne auprès des Biarrots sur le nouveau nom à donner à la « rue de La Négresse ». Parmi les noms proposés dans la consultation citoyenne devant se tenir du 18 au 28 avril 2025 figure le nom « l’Allégresse », dénué de toute référence historique, géographique, linguistique ou autre qui serait en rapport avec le territoire. [Lire l’article du Figaro]
16 avril 2025, communiqué de presse de l’UDB Kreiz-Breizh sur la signalétique publique en gallo. Emboitant le pas aux élus de Breizh a-gleiz, l’UDB Kreiz-Breizh « appelle les préfets de Bretagne à réviser leur réglementation afin de permettre une signalisation trilingue au bord de la RN 164 », ainsi que les municipalités du pays gallo à généraliser les panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération en gallo et à afficher « mérerie » sur leur mairie. [Lire l’article de Ouest-France]
14 avril 2025
- Les élus régionaux du groupe Breizh a-gleiz demandent une signalisation trilingue. Constatant l’absence du gallo aux côté du français et du breton sur les panneaux de Haute-Bretagne, les élus appellent « les services de l’État à réviser leur réglementation afin de permettre une signalisation trilingue ». [Lire l’article de Ouest-France]
- Appel à manifester de Diwan pour la langue bretonne et contre la réduction drastique des contrats aidés. La politique d’austérité sans précédent adoptée par l’État, la baisse drastique du nombre de contrats aidés, la diminution des aides allouées, allant jusqu’à la leur suppression totale comme pour les Pays de la Loire, mettent en péril les acteurs linguistiques et culturels dans un contexte de diminution du nombre de locuteurs. La situation est alarmante : situation du lycée Diwan de Carhaix, fermeture d’Amzer Nevez, difficultés de Sonerion et Dastum. Et la stagnation des moyens du ministère de l’Éducation nationale, le non-respect de la convention État-Région et l’absence de versement du forfait scolaire par certaines communes montrent aussi la nécessité d’un statut particulier à l’enseignement associatif immersif et laïque en langue autochtone. [Lire l’appel à manifester]
13 avril 2025, lancement de la pétition « Exigez que France TV/FR3 arrête de supprimer les émissions en langues régionales ». L’émission hebdomadaire en langues autochtones sur France 3, déjà limitée à une heure par semaine, connait des suppressions répétées sous prétexte d’événements sportifs ou autres. En tant que service public, il est de la responsabilité de France TV de contribuer à la diversité culturelle et linguistique du pays. [Lire le texte de la pétition]
11 avril 2025, audience de Gorka Torre et Intza Gurrutxaga au tribunal de Baiona (Bayonne). Les deux défenseurs de la langue basque se sont vus interdire de s’exprimer en basque et ont été contraints de quitter l’audience. En réaction, des voix se sont élevées dans la salle : « Euskal Herrian euskaraz » (« En basque au Pays Basque »). Un rassemblement de soutien se tenait aussi à l’extérieur. [Lire l’article de Mediabask]
10 avril 2025
- Demande au Sénat d’une Commission vérité et réconciliation par d’anciens pensionnaires autochtones des “Homes indiens”. Plusieurs anciens pensionnaires des “Homes indiens” se sont rendus au Sénat, où les questions d’assimilation linguistique et culturelle et d’acculturation ont été largement soulevées. Les problèmes sont connus depuis longtemps, mais le dossier traine. La demande de Commission vérité et réconciliation semble se heurter à des objectifs et des pratiques auxquels la France n’a toujours pas renoncé. [Lire l’article]
- Audience devant le Conseil d’État sur l’affaire du refus d’organiser un référendum au sujet du rattachement de la Loire-Altantique à la Région Bretagne malgré une pétition de 105 000 signatures en ce sens, soit 10 % du corps électoral. L’association Bretagne réunie et deux personnes physiques s’opposent au Conseil départemental de Loire-Atlantique, qui refuse de mettre en œuvre la démocratie participative populaire en Loire Atlantique, alors que le Code général des collectivités territoriales prévoit qu’un vingtième des électeurs peuvent demander le respect du droit de pétition, seuil dont le double a été atteint. Les incohérences du découpage territorial sont un obstacle à une politique linguistique et culturelle cohérente. Ce recours constitue ainsi une nouvelle avancée, le Conseil d’État restant la dernière étape avant de pouvoir saisir les instances internationales. [Lire l’article de Ouest-France]
- Nouvelle lettre au sénateur Max Brisson au sujet des défauts d’application de la loi Molac. Un nouveau courrier a été adressé au sénateur Max Brisson, afin d’apporter un complément d’information sur les défauts d’application de la loi Molac dans le domaine de la justice. Il y est mis en évidence des violations du principe d’égalité devant la loi, qui constituent des entorses à l’État de droit et desquelles résulte une insécurité juridique, contraire aux principes de fonctionnement d’une société démocratique. [Lire la lettre]
6 avril 2025, manifestation pour la défense de la langue basque à Baiona (Bayonne). Cette mobilisation pour la défense de la langue basque, qui a rassemblé 1500 manifestants, est intervenue quelques jours avant l’audience de Gorka Torre et Intza Gurrutxaga, membres de l’association Euskal Herrain Euskaraz, dont le principal objectif est de permettre de vivre pleinement en basque au Pays Basque. Jusqu’à présent, les juges refusent l’utilisation du basque dans les procédures judiciaires malgré les demandes en ce sens. Un rassemblement de soutien est prévu le 11 avril 2025, jour de l’audience. [Lire l’article d’Actu.fr]
4 avril 2025
- Débat au conseil municipal de Perpignan sur le refus des mariages en catalan par le maire Louis Aliot. Le maire RN Louis Aliot fait obstruction aux mariages en catalan à Perpignan, expliquant attendre la réponse à la question de la députée RN Anaïs Sabatini adressée au ministre de la justice, Gérald Darmanin, et publiée le 18 mars 2025. Il y aurait actuellement douze personnes en attente de pouvoir bénéficier d’un mariage célébré en catalan. [Lire l’article de La Semaine du Roussillon]
- Entretien avec Intza Gurrutxaga et Gorka Torre. Les deux défenseurs de la langue basque qui seront jugés le 11 avril 2025 expliquent leur combat pour que la situation mettant en péril la langue basque qui a été normalisée ne soit plus considérée comme normale. Ils entendent participer à l’instauration d’un rapport de force passant par la multiplication des actes de désobéissance et d’insubordination, afin d’obtenir la modification des cadres juridiques, qui ne permettent actuellement pas d’assurer la pérennité du basque. [Lire l’article de Berria]
- Information sur l’introduction d’une heure de culture bretonne obligatoire en sixième à partir de l’année scolaire 2025-2026. Ce dispositif est mis en place au collège Le Volozen de Quintin dans les Côtes-d’Armor, et le programme de l’année couvrira trois domaines, le domaine historique et culturel, le domaine artistique et patrimonial et le domaine linguistique. Sa mise en place n’a été rendu possible que par l’octroi du statut d’établissement expérimental du collège dans l’académie ; il ne peut donc pas être étendu à d’autres collèges. Il n’est malheureusement toujours pas envisagé de rendre l’enseignement obligatoire des langues et des cultures autochtones conformes à la Constitution. [Lire l’article du Télégramme]
2 avril 2025, témoignage de la chanteuse Zine après une invitation d’une radio pour présenter son travail. La manière dont la chanteuse a été reçue par une radio de service public à vocation régionale semble illustrer une montée en puissance des pratiques glottophobes en France. Il apparait donc utile de rappeler que l’article 225-1 du Code pénal définit comme une discrimination non seulement les comportements sexistes, mais aussi la capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, […], de leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, […]. » [Lire le message Facebook de Zine]
1er avril 2025, appel à manifester pour défendre la langue bretonne. Ouvert à signature, l’appel « Défendons la langue et la culture bretonne / Difennomp ar brezhoneg ha sevenadur Breizh ! 17/05/2025 — Roazhon / Rennes » annonce une manifestation le 17 mai 2025 à Rennes pour défendre la langue bretonne. [Lire le texte de l’appel]
30 mars 2025, information sur la mise en péril de l’initiation au breton dans les écoles du pays de Morlaix et de KLT-Ti ar Vro Montroulez. Alors que la fédération d’associations KLT-Ti ar Vro Montroulez dispose d’une convention assurant la prise en charge par le Département de 50 % du coût global, la subvention compensatoire qui lui a été versée par ce dernier s’est élevé 60 € à peine, la privant ainsi de 20 000 €, qui lui sont pourtant nécessaires à l’organisation de l’initiation au breton dans les écoles et à son fonctionnement même. [Lire l’article du Télégramme]
26 mars 2025
- Manifeste en faveur de la prise en charge de la langue régionale d’Alsace par l’État et ses administrations et par les médias publics. Les signataires souhaitent l’adoption progressive de mesure de pérennisation de leur langue, et demandent, pour cela, « aux administrations d’État et aux médias publics d’utiliser la langue régionale d’Alsace (allemand standard et dialectes d’Alsace) dans au moins 30 % de leurs activités administratives, éducatives, informatives et culturelles, selon le modèle linguistique suisse. La mise en place de cet usage devra se faire dans les quatre ans. Ces 30 % constituent le minimum vital et la base nécessaire à une extension future. » [Lire le texte du manifeste]
- Intervention de Christian Troadec au Conseil régional de Bretagne. Le conseiller régional Christian Troadec demande que la Région prenne directement en charge le fonctionnement du lycée Diwan de Carhaix. [Lire l’article du Journal de la Bretagne]
22 mars 2025, scène de glottophobie ordinaire sur TF1 dans l’émission « The Voice ». Le chanteur Cédrik a interprété une chanson de Charles Aznavour traduite en provençal. L’une des juges a eu des attitudes de rejet manifeste : après un haussement de sourcils dès les premières paroles, elle s’est enquise de savoir si c’était du français, visiblement dérangée, et a poursuivi avec des grimaces. Pour un autre, il s’agissait d’« un patois ». Après la prestation, un troisième a critiqué les sons de la langue choisie par le chanteur pour son interprétation. L’environnement social monolingue qui a été instauré sous l’effet d’une politique nationaliste excluante induit de tels comportements glottophobes. [Lire l’article]
20 mars 2025, manifeste en faveur de la prise en charge de la langue régionale d’Alsace par l’État et ses administrations et par les médias publics. Initiative citoyenne alsacienne (ICA) entend que soit demandé aux administrations d’État et aux médias publics d’utiliser la langue régionale d’Alsace (allemand standard et dialectes d’Alsace) dans au moins 30 % de leurs activités administratives, éducatives, informatives et culturelles, selon le modèle linguistique suisse. [Lire le texte du manifeste]
19 mars 2025
- Information sur trois auditions réalisées par le groupe d’études langues et cultures régionales. Le groupe d’étude a réalisé l’audition de trois directions ministérielles en charge de la formation d’enseignant du primaire et du secondaire, la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO), le réseau des Instituts nationaux supérieurs de l’éducation (INSPE) et la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGSIP), afin de les interroger sur la stratégie de formation des enseignants de langues autochtones et en langue autochtones à l’école. La demande concernant ce type d’enseignements étant largement plus importante que l’offre proposée par l’Éducation nationale, un changement dans le positionnement du ministère est attendu. [Lire l’actualité de Paul Molac]
- Information sur le sauvetage à court terme de La Bressola. Les aides exceptionnelles de la Generalitat de Catalunya, de la Région Occitanie et du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales ne règle pas le déficit structurel de La Bressola, mais donne seulement une visibilité à l’association jusqu’au mois de juin. Dans le cas du département, cette aide se fait au détriment d’autres associations pour la culture catalane. La mairie de Perpignan, quant à elle, ne verse plus de subvention à l’association. [Lire l’article du Parisien]
18 mars 2025, publication d’une question écrite au gouvernement de la députée Anaïs Sabatini sur la célébration d’un mariage dans une autre langue que le français. La députée RN Anaïs Sabatini a adressé une question au ministre de la justice, Gérald Darmanin, pour qu’il fasse savoir « si les officiers d’état civil peuvent, à la demande des futurs mariés, célébrer une cérémonie dans une autre langue que celle de la République française ». Elle invoque l’article 2 de la Constitution, sans préciser que le Conseil constitutionnel a statué que la disposition mentionnée n’interdit pas l’usage de traductions. Elle invoque également la circulaire du 23 juillet 2014, sans préciser qu’elle n’a aucune valeur normative. Elle attend ainsi la confirmation à son affirmation selon laquelle la participation des collectivités territoriales à la diffusion et à la promotion des langues autochtones « dépend du bon vouloir des pouvoirs publics ». En clair, elle attend une caution du gouvernement, appelé à proclamer le droit des collectivité territoriales à faire obstruction à une telle participation, et, en particulier, celui des municipalités de s’opposer aux mariages en langues autochtones. [Lire la question au gouvernement]
17 mars 2025, texte d’opinion de Gorka Roca Torre. Pointant la différence de traitement opéré par Libération dans l’écriture des toponymes selon les territoires concernés, Gorka Roca Torre demande l’officialisation sans francisation des toponymes basques, et communique aux juges sa volonté de s’exprimer en basque à son prochain procès du 11 avril 2025. [Lire le texte]
15 mars 2025, manifestation de soutien aux écoles de La Bressola. Plus de 2000 personnes se sont rassemblées pour l’enseignement immersif en catalan, actuellement menacé par les difficultés financières, les aides de la Région et du Département s’avérant insuffisantes. [Lire l’article de L’Indépendant]
13 mars 2025
- Lancement d’une pétition pour le maintien du master Langues et Cultures Celtiques. Les étudiants se mobilisent pour l’annulation de la décision de suspendre le master Langues et Cultures celtiques en contact pour la rentrée 2025, entérinée le 27 février 2025. [Lire le texte de la pétition]
- Lettre de KLT - Ti ar Vro Montroulez à la maire de Plouezoc'h au sujet du traitement de la toponymie bretonne par la municipalité de Plouezoc'h. Les 13 associations qui soutenaient la manifestation du 22 mars 2025 à Plouezoc'h pour défendre la toponymie bretonne se voient contraintes de l’annuler, mais appellent la municipalité de Plouezoc’h, qui refuse de recevoir une délégation, à s’ouvrir au dialogue, et lui rappellent l’importance de la préservation du patrimoine breton. [Lire la lettre de KLT - Ti ar Vro Montroulez]
12 mars 2025, conférence de presse de Intza Gurrutxaga et Gorka Torre. Soutenus par diverses personnalités et par des représentants de mouvements populaires, associations et syndicats, les deux membres du collectif Euskal Herrian Euskaraz (en euskara au Pays Basque) qui seront jugés le 11 avril 2025 ont fait valoir que « l’euskara doit être une priorité et devenir un outil essentiel pour ceux qui travaillent pour une société sans discriminations » et se sont fait l’écho de l’appel à manifester à Baiona (Bayonne) le 6 avril 2015 pour la langue basque. [Lire l’article de Mediabask]
10 mars 2025, l’État attaqué par les associations Div Yezh Breizh et Kelennomp! pour carences fautives dans l’application de la convention État-Région de mars 2022 pour la promotion des langues de Bretagne. Suite à l’adoption de la loi Molac, le Code de l’éducation, renvoyant, pour cela, à la convention État-Région, prévoit un développement de la proposition de l’offre d’enseignement, qui doit, à terme, être effective pour tous les élèves. Mais le rectorat de Rennes ne répond pas aux sollicitations, les conventions tardent à être renouvelées et la loi Molac, du fait des défauts de mise en œuvre, fait à présent l’objet d’une mission d’information. [Lire le communiqué de Kelennomp!]
7 mars 2025, information sur l’offre d’enseignement de l’occitan. Dans les Pyrénées-Atlantiques, l’occitan ne fait l’objet que d’un enseignement optionnel en tant que troisième langue vivante. Aucune langue ne peut se maintenir sur un territoire en étant enseignée aussi faiblement. [Lire l’article de Sud Ouest]
5 mars 2025, information sur la requête déposée au tribunal administratif de Rennes contre l’État, à l’initiative de Div Yezh Breizh et Kelennomp!. La fédération des associations de parents pour l’enseignement du et en breton à l’école publique, Div Yezh, et l’association des enseignants de et en langue bretonne, Kelennomp!, entendent obliger le rectorat à respecter les engagements découlant de la Convention État-Région en Bretagne de mars 2022 sur la transmission de la langue bretonne, qui, selon le cabinet d’avocat Coudray, a force contraignante depuis la loi Molac de 2021. [Lire l’article du Télégramme]
3 mars 2025, appel de Mignoned Fañch à soutenir la proposition de loi visant à autoriser les prénoms et noms de familles autochtones comportant un diacritique. La liste des signataires de la proposition de loi « visant à autoriser les signes diacritiques des langues régionales de la France figurant dans les prénoms et les noms des personnes dénommées dans les actes d’état civil », déposée par la députée Annaïg Le Meur le 4 février 2025, est régulièrement mise à jour sur le site de l’Assemblée nationale. Mignoned Fañch propose un modèle de lettre à envoyer à votre député pour soutenir cette proposition de loi et augmenter ses chances d’être adoptée. [Lire l’appel de Mignoned Fañch]
2 mars 2025, classe bilingues de trois sites menacées en Béarn. Le mouvement Endavant ! rappelle qu’aucune nouvelle classe bilingue français-occitan n’avait ouvert en 2024 et que l’académie avait promis que la carte scolaire 2025 permettrait de répondre à la demande d’enseignement bilingue. Mais, une nouvelle fois, l’Éducation nationale est apparu favorable à l’enseignement bilingue dans les paroles tout en restant opposée dans ses actes, puisque des prévisions de réductions de postes concernent trois sites : Mazerolles, Garlin et Asson. Pour Endavant !, qui demande des rectifications, il s’agit là d’une « opération de démantèlement ». [Lire l’article de La République des Pyrénées]
28 février 2025
- Menace de suppression de poste à l’école du Tourous à Landerneau par le projet de carte scolaire. Cette menace, qui met en difficulté la filière bilingue, est contraire à plusieurs dispositions du Code de l’éducation sur les langues autochtones, notamment l’article L312-10 qui stipule que « leur enseignement est favorisé prioritairement dans les régions où elles sont en usage » et l’article L312-11-2 qui dispose que « la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves ». Div Yezh appelle à la mobilisation pour sauver le poste menacé. [Lire l’article du Télégramme]
- Décision de la cour d’appel d’Angers sur le prénom d’un petit Fañch. Le pourvoi du procureur d’Angers pour interdire le tilde sur le prénom du petit Fañch a été déclaré irrecevable, car les règles de procédures n’auraient pas été respectées. La cour n’a donc pas statué sur le prénom que le procureur de la République considère comme contraire à l’intérêt de l’enfant. Mais ce dernier pourra conserver son prénom correctement orthographié. Le procureur, toutefois, peut encore, par un nouveau recours, se pourvoir en cassation. [Lire l’article de Libération]
27 février 2025
- Lettre ouverte de Jaume Roure, ancien élu aux affaires catalanes, au maire de Perpignan, Louis Aliot, suite au refus d’un mariage en catalan. Jaume Roure fait savoir que Louis Aliot a confirmé ne pas autoriser pas les cérémonies en catalan aux côtés du français, alors que cette pratique avait cours depuis 1993, en conformité avec la Convention de 1976 sur les actes d’état civil plurilingues et avec les règlements européens. Bien que la Constitution n’interdise pas les traductions, le maire s’oppose à ce que la cérémonie inclue la langue autochtone, imposant ainsi que le français soit exclusif de toute autre langue tant que le mariage n’est pas acté en français : « Les fonctionnaires français parlent français sinon ce serait ouvrir un droit à d’autres demandes « communautaires ». Maintenant, une fois que le mariage est acté en français, rien ne leur interdit d’utiliser un ami ou un interprète pour compléter la cérémonie du mariage. » [Lire l’article de La Semaine du Roussillon]
- La discrimination linguistique dont fait l’objet la programmation en basque dénoncée par Ander Lipus, metteur en scène et acteur. Ader Lipus avait twitté 14 janvier sur les difficultés à obtenir des lieux de représentation pour le théâtre en basque : « Bayonne, Anglet, Bidart, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Pée, Saint-Jean-Pied-de-Port, Mauléon… nous avons perdu beaucoup de scènes en Iparralde ». Interrogé par Mediabask, il pointe le fait que la langue basque se trouve exclue des salles, même pour les pièces dont le succès ne se dément pas. [Lire l’article de Mediabask]
- Suspension du master Langues et Cultures celtiques en contact pour la rentrée 2025. La décision de suspendre le master Langues et Cultures celtiques en contact pour la rentrée 2025, suite aux refus de demandes réitérées de fonds supplémentaires et d’ouvertures de postes, a été entérinée sans même qu’elle ne soit officiellement communiquée aux étudiants du master ni que ces étudiants ne soient consultés en amont de ce vote. [Lire le texte de la pétition]
- Report de la décision de la cour d’appel d’Angers concernant le prénom d’un petit Fañch dont le tilde est contesté. L’avocat de la famille, Me Iannis Alvarez, fait savoir qu’aucune nouvelle date n’a été communiquée concernant cette décision. [Lire l’article du Télégramme]
25 février 2025, le sujet des prénoms autochtones abordé au journal télévisé de TF1. Au journal de 20 h diffusé par TF1, un reportage a clairement dénigré les prénoms autochtones sur lesquels il existe un contentieux dû à la présence d’un diacritique, en dépit de leur valeur patrimoniale, et dénigré, par là même, le choix des parents en traitant du sujet au sein d’un reportage intitulé : « Prénoms farfelus : tout est permis ? ». Le cas du prénom occitan Artús a alors été évoqué au beau milieu de prénoms inventés par des parents désireux de les donner à leurs enfants. [Voir le reportage de TF1]
24 février 2025, annulation de la rectification de l’état civil d’un petit Fañch ordonnée par le tribunal de Lorient. Le tribunal a ainsi décidé que l’enfant pourra donc conserver le tilde de son prénom, mais le procureur fait savoir qu’il faut s’attendre à un recours : « La décision rendue nécessite une analyse mais un appel du ministère public paraît hautement probable ». [Lire les articles du Télégramme et de Ouest-France]
20 février 2025
- Lancement officiel d’une évaluation de la loi Molac. Le Journal officiel indique que « M. Max Brisson et Mme Karine Daniel ont été désignés rapporteurs sur la mission d’information consacrée à l’évaluation de la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales ». Trop habituée à réprimer les langues autochtones, la France, en effet, peine à appliquer les lois en leur faveur. [Voir la publication sur Légifrance]
- Manques dénoncées par l’Aplec concernant le bilinguisme à l’école dans la présentation de la rentrée 2025-2026 par la rectrice de l’Académie de Montpellier En dépit de la loi Molac de 2021, du plan de l’Office public de la langue catalane, de l’ugence de la transmission du catalan et d’un discours général favorable, le développement de classes bilingues français-catalan ne figure pas dans les priorités de la rentrée 2025-2026 présentés par la rectrice de l’Académie de Montpellier. L’Aplec, en conséquence, « demande aux services de l’Éducation nationale et aux syndicats d’enseignants d’inclure rapidement les ouvertures de nouvelles sections bilingues et l’élargissement de l’initiation dans les travaux préparatoires de la rentrée 2025 ». [Lire le communiqué de l’Aplec]
17 février 2025, réaction du sénateur Max Brisson aux défauts d’application de la loi Molac. Sur « la situation des langues régionales de notre pays » et « plus particulièrement l’application de la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion », le sénateur Max Brisson relève que « presque trois années après son adoption, des remontées de terrain indiquent des défaillances de sa mise en œuvre dans de nombreux territoires ». Soulignant que « la garantie de leur promotion est indispensable et l’application de la loi Molac nécessaire », il appelle à « l’élaboration d’un bilan sur son application dans les territoires, afin d’en déterminer les réussites et les freins, et ainsi garantir sa mise en œuvre effective ». Et il précise : « Le Sénat, pour sa part, y travaillera. » [Voir le compte-rendu de séance]
12 février 2025, la fédération Div Yezh Breizh reçue à la direction académique des Côtes d’Armor. Div Yezh Breizh a rappelé que l’enseignement public bilingue est en croissance ininterrompue depuis sa création en 1983 et qu’il n’est donc en rien concerné par le déclin de la démographique scolaire. Aussi, Div Yezh Breizh a appelé à travailler, non seulement aux ouvertures nécessaires et attendues, mais aussi à la consolidation des filières existantes, en particulier durant leur phase d’installation dans les écoles, 80 % des élèves supplémentaires de la dernière rentrée étant issus des filières existantes. En plus du renforcement des moyens dans les différents sites en structuration, ainsi que l’appellent différentes situations locales, Div Yezh Breizh a demandé que soit suspendue la décision de suppression du poste à l’école St Roch. [Lire la publication Facebook de Div Yezh Breizh]
11 février 2025, annonce d’une manifestation le 6 avril 2025 à Bayonne pour dénoncer les discriminations envers la langue basque. Le mouvement Euskal Herrian Euskaraz organise une manifestation contre les discriminations linguistiques dont sont victimes les bascophones quelques jours avant le procès de deux militants linguistiques basques, prévu le 11 avril 2025. L’un deux, Gorka Torre a déjà été condamné après avoir refusé de se défendre à deux reprises, les juges lui ayant chaque fois interdit de s’exprimer en basque. [Lire l’article de Mediabask]
8 février 2025, lettre aux députés signataires d’une proposition de loi visant à autoriser les prénoms et noms de familles autochtones. Un courrier a été adressé aux députés signataires de la proposition de loi no 887 visant à autoriser les prénoms et noms de famille autochtones, afin de les féliciter pour leur initiative, d’attirer leur attention sur les limites de cette proposition, et de les inviter à développer les arguments permettant de réduire les risques de censure par le Conseil constitutionnel. [Lire la lettre]
6 février 2025, audience concernant l’affaire du prénom du petit Fañch Pichancourt. Cette audience fait suite aux conclusions du procureur de Lorient opposées au prénom Fañch, qui ont été rendues le 6 décembre 2024. Devant le tribunal, six policiers CRS était présents pour parer aux éventuelles attaques des dangereux tildes bretons, qui n’ont rien de commun avec les inoffensifs tildes basques, ces derniers étant parfaitement acceptés par le procureur de Bayonne. Il est à souhaiter que la famille obtiendra gain de cause et que le petit Fañch pourra garder son prénom. [Lire l’article du site de Mignoned Fañch]
4 février 2025, proposition de loi visant à autoriser les signes diacritiques des langues régionales de la France figurant dans les prénoms et les noms des personnes dénommées dans les actes d’état civil. Sans aller jusqu’au plein respect des règles d’écriture des noms propres en français, qui nécessitent curieusement une loi pour être appliquées, cette proposition de loi constituerait, en cas d’adoption, une avancée qui permettrait de résoudre plusieurs affaires en cours, à condition toutefois qu’elle passe l’épreuve du Conseil constitutionnel en cas de saisine. [Lire l’article]
3 février 2025, lettre à France Culture concernant l’émission « Voix tissées, voix politiques : les divas celtiques ». Suite au constat des approximations et inexactitudes enchainées par France Culture, qui livre, dans « Voix tissées, voix politiques : les divas celtiques », une image de la culture bretonne figée dans la pratique traditionnelle des années 1970 et présente le breton comme une langue peu connue et extrêmement difficile à prononcer, il est demandé à la station de radio de traiter les langues et cultures autochtones avec dignité, de prendre en compte et de respecter la diversité linguistique dans ses pratiques et dans les émissions radiophoniques qu’elle diffuse. [Lire la lettre]
31 janvier 2025
- Intervention de Romain Colonna en session de l’Assemblée de Corse sur le traitement des langues autochtones par les instances judiciaires en France. S’exprimant sur le pourvoi en cassation porté par le Conseil exécutif de Corse au sujet de l’interdiction de l’usage de la langue corse au cours des séances de l’Assemblée de Corse et du Conseil exécutif de Corse, Romain Colonna dénonce le verrouillage et le flottement juridiques à l’égard des langues autochtones, avec parfois des contradictions manifestes, et rappelle que la France, en la matière, ne respecte pas le droit international et méprise ses propres lois ou articles de la Constitution. [Voir la vidéo sur Youtube]
- Médiatisation de problèmes touchant les acteurs linguistiques et les locuteurs de langues autochtones. Le média Libération montre que « les artistes qui chantent en breton, occitan, basque ou corse », alors qu’ils « sont aujourd’hui plus nombreux, dans des styles décomplexés », sont victimes de la perception négative de leur langue par les milieux professionnels dont ils dépendent ou de préjugés de leur part vis-à-vis de la production musicale en langue autochtone, car « ils se heurtent aux réticences des médias et de l’industrie musicale. » Il s’agit là de formes de discrimination linguistique, ce que le journal exprime assez clairement en titrant : « La nouvelle scène musicale en langues régionales face à un plafond de verre national ». [Lire l’article de Libération]
- Confrontation du groupe pop rock Madelyn Ann à la discrimination linguistique. La chanteuse explique comment le groupe a été confronté à l’obstruction de la diffusion de titres en langue autochtone pratiquée par certaines radios : « Du précédent album, le titre « Rose » est passé en commission sur Europe 2. Mais il a été retoqué parce qu’il était en breton ! » Et des obstacles existent aussi dans des médias régionaux, où « pour le live, c’est plus compliqué. » Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là : « Pour les festivals, on est associé à l’univers folklorique parce qu’on chante en breton, alors que souvent, ils n’ont pas écouté l’album. Le cloisonnement par la langue est typiquement français. Des artistes sont montés à Paris pour réclamer plus de langues régionales sur les ondes nationales, mais ce n’est toujours pas le cas. Alors que la langue régionale fait partie du quota français des radios. » [Lire l’article de Bretagne Actuelle]
30 janvier 2025, annonce de l’enseignement de langues autochtones, notamment le basque et le catalan, à la Sorbonne. Si le basque et le catalan seront enseignés à la Sorbonne, ce n’est que parce que l’enseignement des trois langues autochtones co-officielles d’Espagne, intégré à la discipline « Langues et cultures régionales de la péninsule ibérique : basque, catalan et galicien », est financé par l’institut Etxepare, l’institut Ramon Llull et la junte de Galice. [Lire l’article de Mediabask]
22 janvier 2025, des blocages concernant la politique linguistique pointés en Bretagne. Suite à la publication de résultats montrant la chute drastique du nombre de locuteurs de breton, Yvon Ollivier pointe l’absence de réponse à la demande d’évaluation de la politique linguistique par une structure professionnelle indépendante, le blocage de projets d’ouverture de classes bilingues, le démantèlement des filières bilingues et l’insuffisance du nombre d’enseignants formés en breton, alors que des associations à même de les former sont présentes sur le territoire. [Lire l’article du Télégramme]
21 janvier 2025, aide aux écoles immersives en catalan La Bressola. Après 48 heures de campagne de collecte de dons, Òmnium Cultural est en mesure d’apporter 50 470 euros à La Bressola. Et le gouvernement autonome de Catalogne envisage d’augmenter son aide à La Bressola de 150 000 euros, passant ainsi de 650 000 euros à 800 000 euros. Les élèves de La Bressola et leurs familles ont donc de quoi se rassurer, la question du financement des écoles immersives de Catalogne Nord est prise très au sérieux de l’autre côté de la frontière. [Lire l’article de Ara]
20 janvier 2025, données de l’étude socio-linguistique commandée par la région Bretagne à l’institut TMO en 2024 rendues publiques. Les résultats de cette nouvelle enquête montrent un effondrement du nombre de locuteurs de breton, qui a diminué de moitié en six ans à peine, passant de 214 000 en 2018, date de la précédente enquête, à 107 000 en 2024. Le nombre de locuteurs de gallo a lui aussi chuté dans le même temps, passant de 191 000 en 2018 à 132 000 en 2024. En six ans, le breton a ainsi perdu 107 000 locuteurs, tandis que le gallo en a perdu 59 000. Les langues autochtones ne peuvent se maintenir sans une proposition généralisée d’enseignement dans ces langues dans les territoires concernés, qui serait à instaurer au moins jusqu’à la fin du primaire, conformément au droit international porté par les Nations unies. [Lire l’article de Ici]
15 janvier 2025, dénonciation de la discrimination linguistique dont sont victimes les artistes créant en langue autochtone par une artiste niçoise. Dans un article de son site, Zine met en évidence la discrimination linguistique opérée par certaines stations de radio, parfois même de manière assumée. Elle évoque le cas de de la station France Bleu Azur, devenue depuis Ici Azur : « Ils indiquent ne pas pouvoir diffuser les auteurs compositeurs de la langue autochtone ». Et sa vidéo du même jour expose l’enjeu démocratique, qui soulève de multiples problématiques : « centralisation de la culture dominante, culture imposée “d’en haut” », « préjugés », « stéréotypes », « discrimination culturelle et linguistique », « inégalité d’accès à la culture locale »… La diversité linguistique étant menacée et la diversité des langues dans la création artistique étant une réalité, elle met en avant la responsabilité qu’ont les radios « de refléter cette diversité et de permettre à toutes les langues, y compris les langues régionales, de trouver une place sur leurs ondes. » [Lire l’article sur le site de Zine et visionner la vidéo publiée sur la page Facebook de Zine]
14 janvier 2025, alerte sur la situation financière critique de La Bressola. Alors que le nombre d’élèves qu’elle scolarise en catalan a doublé, que l’inflation et le cout des salaires sont à la hausse, les subventions accordées à l’association La Bressola sont stables ou à la baisse, voire supprimées, et les cotisations scolaires dûes par certaines communes restent impayées. La mairie de Perpignan, en conflit judiciaire contre l’association, a envoyé ses agents contrôler ses containers à déchets pour lui infliger des amandes, et a mis fin aux suventions qu’elle lui accordait. L’association demande une aide exceptionnelle et une augmentation de l’aide annuelle dans un délai de 50 jours à la Région et au Département, afin qu’elles participent à hauteur de 5 % du budget. Les demandes de subventions pour 2024 n’ont reçu aucune réponse, si bien que l’association n’est plus en mesure de régler tous ses salaires depuis octobre 2024. [Lire l’article de La Semaine du Rousillon et accéder à la page de dons d’Òmnium Cultural en soutien à La Bressola]
8 janvier 2025, annonce de la fin de la rubrique en occitan « Atau tè ! » du journal Sud Ouest. La rubrique « Atau tè ! » de « Sud Ouest » Béarn et Soule, dont le lancement avait été décidé en septembre 2021 prend fin avec la chronique du 8 janvier 2025, le journal ne poursuivant pas cette rubrique dans sa nouvelle formule, qui verra le jour avec l’édition du 14 janvier 2025. Si le journal explique qu’il continuera de « suivre l’actualité de la langue béarnaise et occitane, et de la diversité linguistique et culturelle en général », le problème qui se pose est sa participation à la vie de la langue et au maintien de la diversité dont il parle, son choix ayant pour effet d’accentuer les difficultés des locuteurs d’occitan à être informés dans leur langue. [Lire l’article de Sud Ouest]
7 janvier 2025, demande de réinstallation d’une plaque commémorative en langue bretonne en mémoire de soldats bretons adressée au bourgmestre de Dixmude par l’association Koun Breizh. Le bourgmestre de Dixmude, Koen Coupillie, a été saisi afin que soit remise en place la plaque commémorative en langue bretonne qui avait été installée en souvenir de fusiliers marins bretons morts au combat en 1914. Les morts ne sauraient être honorés sans que leur langue et l’hommage qui leur est rendu dans leur langue ne soient respectés. [Lire le communiqué de Koun Breizh]
6 janvier 2025, communiqué des membres du comité de soutien à la création d’une école Diwan à Hennebont (Morbihan). Les membres du comité Bugale ar Blavezh annoncent avoir, en contradiction avec les engagements de la municipalité, « essuyé un refus de la part de la mairie après deux ans de rendez-vous infructueux ». Espérant débloquer la situation, ils lancent un « appel à la solidarité locale ». [Lire l’article de Ouest-France]
31 décembre 2024, lettre de Me Pagès au président de la République. Mettant en avant les violations le droit international, notamment au regard du respect de l’intimité de la vie privée et de l’interdiction de toute discrimination linguistique, l’avocat d’Artús et de ses parents demande au président de la République la modification de l’état civil d’Artús, dont le prénom a été refusé à l’état civil au motif que son orthographe est issu d’une autre langue que le français. [Lire la lettre de Me Pagès]
23 décembre 2024, formation du nouveau gouvernement. Bien que le premier ministre François Bayrou soit réputé favorable aux langues autochtones, il a nommé de farouches opposants à ces langues à l’éducation, aux outre-mer et à la lutte contre les discriminations. [Lire l’article]
20 décembre 2024, vote du budget de la région Pays de la Loire. Présidée par Christelle Morançais (Horizon), la région Pays de la Loire poursuit son entreprise de la destruction de la culture et des langues autochtones en diminuant les moyens alloués à la culture de 73 %, et prévoyant plus largement des restrictions de 100 millions d’euros d’ici 2028, alors que le gouvernement a demandé 40 millions d’euros d’économies aux régions. Ces nouvelles ambitions anticulturelles ont pour effet de renforcer la politique d’acculturation de la région Pays de la Loire. [Lire l’article du Huffpost]
19 décembre 2024
- Régions et peuples solidaires appelle à une modification constitutionnelle. Suite à des saisines des tribunaux par les préfets de Région, et aux décisions de justice auxquelles elles ont conduit, en Corse, dans plusieurs communes de Catalogne Nord et en Martinique, Régions et Peuples Solidaires soutient les Corses, Catalans et Martiniquais pour les recours devant les juridictions européennes et internationales qu’ils envisagent, et entend porter avec eux une exigence de modification constitutionnelle pour mettre fin la discrimination à l’encontre des langues autochtones en France et pour que le gouvernement ratifie la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. [Lire le communiqué de Régions et peuples solidaires]
- Condamnation de l’Université de Bordeaux pour le traitement des langues dans sa signalétique. La récente condamnation de l’Université de Bordeaux pour sa signalétique en anglais, qui pose la question de la gestion des langues dans l’espace publique, permet de rappeler qu’en la matière, la France reste encore loin d’avoir des pratiques vertueuses, même si le traitement médiatique de la problématique manque souvent de hauteur de vue sur le sujet. [Lire l’article]
18 décembre 2024, le collectif Pour les littératures en langues régionales à l’école reçu à l’Académie française par le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf. Sensible à la démarche du collectif, Amin Maalouf soutient l’initiative menée en faveur de l’intégration officielle dans les programmes scolaires de l’enseignement d’œuvres littéraires en langues autochtones. [Lire l’article du site de la Felco]
14 décembre 2024
- Cyclone Chido à Mayotte. Alors que les Mahorais parlent majoritairement le shimaoré et le kibushi, que le français est moins répandu sur l’ile, et que 58 % de la population mahoraise en âge de travailler est illettrée ou analphabète en français, l’administration française, à Mayotte comme ailleurs, ne communique qu’en français, et donne d’importantes consignes de sécurité par écrit. Le bilan humain en est d’autant plus désastreux. D’après Le Monde, sur les 20 000 habitants estimés de Kawéni, quartier périphérique de Mamoudzou, la capitale de Mayotte, « seuls 5 000 auraient rejoint des abris identifiés par la préfecture de Mayotte ». [Lire l’article du journal Le Monde]
- Annonce d’une manifestation à Plouezoc'h le 22 mars 2025 pour obtenir réparation et le respect dû à la toponymie en langue bretonne. La maire de Plouezoc'h et son adjoint en charge de la définition des nouvelles adresses ont reconnu des erreurs portant atteinte à la toponymie bretonne, mais refusent de régulariser, alors que les autorités ont le devoir le respecter de la toponymie, patrimoine immatériel de l’humanité. Plusieurs associations bretonnes se sont regroupées et demandent à la Région Bretagne de saisir l’État afin que soit entreprise une procédure d’inscription de la toponymie en langue bretonne au patrimoine immatériel de l’humanité, de réaliser un bilan précis des atteintes commises à la toponymie bretonne depuis la loi 3DS et de le rendre public. [Lire la lettre]
13 décembre 2024, demande de la rédaction de France 3 Euskal Herri du maintien de l’édition de son journal à 7 minutes toute l’année sans réduction du personnel. La rédaction de France 3 Euskal Herri dénonce l’amputation de deux minutes de son journal pour passer à 5 minutes pendant près d’un tiers de l’année, avec réduction du personnel, décision prise sans concertation, en contradiction avec sa mission de service public, au détriment de ses téléspectateurs, de l’information de proximité et de la présence de la langue basque à l’antenne. [Lire la lettre]
12 décembre 2024, confirmation de l’interdiction pour les élus de s’exprimer directement en catalan par la cour administrative d’appel de Toulouse. Les failles de l’argumentation développée par le juge montre que la décision rendu est davantage politique que juridique. [Lire l’article]
6 décembre 2024, conclusions du procureur de Lorient opposées au prénom du petit Fañch Pichancourt. Le procureur de la République invoque la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l’état civil pour demander la confirmation de la révocation du prénom Fañch opérée par le parquet. Cet acharnement contre des prénoms autochtones est d’autant plus inopportun que, d’une part, cette circulaire n’a pas valeur normative et que, d’autre part, elle est en contradiction avec la jurisprudence de la cour d’appel de Rennes du 19 novembre 2018, pour qui « l’usage du tilde n’est pas inconnu de la langue française puisque le ñ figure à plusieurs reprises dans le dictionnaire de l’Académie française, dans le Petit Robert et dans le Larousse de la langue française ». L’audience aura lieu au tribunal de Lorient le 6 février 2025. [Lire l’article de Ouest-France]
3 décembre 2024
- Annonce du Réseau européen pour l’égalité des langues (Elen) sur sa participation au Forum des Nations unies sur les questions relatives aux minorités. La déclaration d’Elen montre que la situation en France est particulièrement source d’inquiétude, le réseau rappelant que « ces dernières semaines, l’Assemblée de Corse s’est vu interdire d’utiliser le corse, une station de radio en langue bretonne a été bloquée par le régulateur français Arcom, où les communes du nord de la Catalogne se sont vu interdire de parler catalan, et où le président français Macron a décrit les langues « régionales » comme une cause de division ». Face à ces difficultés, « Elen appelle à une nouvelle convention des Nations unies pour protéger les langues minoritaires, menacées et autochtones ». [Lire le communiqué d’Elen]
- Question au gouvernement du sénateur Michel Canévet sur l’usage du tilde dans les mentions des actes de l’état civil. Après avoir rappelé que le garde des sceaux avait manifesté, en 2020, au président de l’Assemblée nationale une intention de modifier la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l’état civil pour y intégrer le tilde parmi les signes diacritiques autorisés, le sénateur demande à la ministre de la justice quelles sont les avancées à ce sujet. Bien que le tilde n’ait jamais été mentionné par le Conseil constitutionnel et que, comme l’a rappelé le sénateur, le tilde figure dans l’ordonnance de Villers-Cotterêts, actuellement considérée comme étant toujours en vigueur, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, estime « qu’une modification de la circulaire circulaire du 23 juillet 2014 aux fins d’autoriser l’emploi dans les actes de l’état civil d’un signe dont l’usage a été déclaré contraire à la Constitution n’apparait pas juridiquement possible. » [Voir la vidéo]
29 novembre 2024
- L’UDB dénonce l’abandon du projet d’une annexe du collège Diwan et d’un accueil pour travailleurs saisonniers sur le site du Quinquis, à Perros-Guirec. L’UDB rappelle que « le besoin d’une annexe au collège Diwan de Plésidy demeure », « regrette que ni le département, ni Lannion Trégor Communauté n’aient soutenu ce projet » et « appelle les collectivités du territoire à proposer à Diwan une solution pérenne pour accueillir les collégiennes et collégiens dans de bonnes conditions ». [Lire l’article de l’Agence Bretagne Presse]
- Mobilisation des lycées en Corse. Les lycéens protestent contre la décision de la cour administrative d’appel de Marseille interdisant la langue corse dans les débats à l’Assemblée de Corse et au Conseil exécutif de Corse. [Lire l’article de France 3 Corse ViaStella]
22 novembre 2024
- Fermeture de l’option catalan en classe de seconde du lycée Déodat-de-Séverac dénoncée par L’Associació de pares d’alumnes (Association des parents d’élèves, Apa) et l’Associació per a l’ensenyament del català (Association pour l’enseignement du catalan, Aplec). Présente sur les fiches d’intention des familles pour le passage de la 3e à la seconde en juin 2024, l’option catalan en classe de seconde pour les débutants a disparu en septembre sans que les parents n’en soient informés. Il est essentiel pour l’efficacité de l’apprentissage que soit garantie la continuité pédagogique des élèves, mais l’établissement pose comme condition de réouverture de l’option que l’effectif des inscrits atteigne le seuil de 15 élèves. La loi, quant à elle, ne prévoit ni seuil, ni condition d’aucune sorte. [Lire l’article de L’Indépendant]
- Dénonciaiton par Kevre Breizh d’une décision de l’Arcom portant atteinte aux droits des locuteurs et auditeurs brittophones. Les associations Kevre Breizh et Elen s’élèvent contre le rejet par l’Arcom du projet de radio 100 % en breton de Radio Breizh. Face à l’imposant déséquilibre entre le nombre de fréquences en langue française et en langue bretonne, « cette décision constitue une véritable discrimination par rapport aux locuteurs et auditeurs de langue bretonne ». Elle se heurte notamment aux obligations découlant de plusieurs textes de droit internationaux, et à des principes définis par le Conseil des droits de l’homme. Les deux associations annoncent qu’elles « vont examiner toutes les voies de droit ». [Lire le communiqué de Kevre Breizh]
21 novembre 2024, publication de l’article « 30 ans après son adoption, quel bilan dresser de la loi Toubon ? » sur le site du ministère de la culture. Alors que tous les citoyens français ne sont pas francophones, en particulier dans les Outre-mers, le ministère de la culture défend l’idée qu’une loi qui « garantit […] à tous l’accès en français à l’information, aux savoirs, à la culture, aux services publics » permet d’« assurer l’égalité des citoyens au quotidien ». Nombre de pratiques mises en œuvre montrent pourtant que la politique linguistique française a été et est encore à présent facteur d’exclusion. [Lire l’article « Justice pour nos langues ! »]
20 novembre 2024, condamnation suite à une agression raciste à Ti ar Vro Bro Gwened. Les insultes et menaces envers une salariée de Ti ar Vro Bro Gwened ont été punis de quatre mois de prison ferme pour « injures en raison de l’origine » par le tribunal judiciaire de Nantes. Outre le fait qu’ils sont humainement injustifiables et anxiogènes, mais aussi philosophiquement absurdes, ces agissements portent doublement préjudice à la culture bretonne. Tout d’abord, parce que, perpétrés à l’encontre d’une personne œuvrant pour la culture bretonne, ils nuisent au développement culturel. Ensuite, parce que, se revendiquant breton tout en assumant ses propos racistes, l’agresseur ne fait que renforcer les détracteurs de la culture bretonne. [Lire le communiqué d’Emglev Bro Gwened]
19 novembre 2024, arrêt de la Cour administrative d’appel de Marseille concernant l’usage du corse à l’Assemblée de Corse et au Conseil exécutif de Corse. L’interdiction du corse à l’Assemblée de Corse et au Conseil exécutif de Corse qui ressort de la décision de la cour confirme le jugement en première instance, mais l’argumentation développée se contredit elle-même. La Collectivité de Corse entend déposer un recours devant le Conseil d’État. [Lire l’article]
18 novembre 2024
- Information de l’arrêt de l’unique diplôme permettant d’enseigner le picard. Alors que la formation a été crée en 2022, l’arrêt du Diplôme universitaire « Enseigner le picard : langue, littérature et culture » est annoncé l’année même de la remise des premiers diplômes, en 2024. Après celles de 2022-2023 et 2023-2024, il n’y a donc plus de nouvelle promotion à partir de cette année. Selon le directeur de l’UFR des Lettres, Christian Michel, la communication défaillante n’a pas permis la mise en place de la session 2023-2024 : « La communication s’est limitée au primaire au printemps. Relancer à la rentrée alors que les enseignants n’ont pas eu l’information avant et qu’ils ont calé d’autres formations… Cela ne pouvait qu’échouer ». [Lire l’article du Courrier picard]
- Dénonciation du rejet par l’Arcom d’un projet de radio 100 % bretonne. Projet soutenu par des élus, des présidents de la Région Bretagne et des cinq départements bretons, ainsi que de nombreuses autres collectivités territoriales, et qui aurait, de plus, tiré parti de l’expertise de cinq radios associatives du réseau Brudañ ha Skignañ, Radio Breizh devait être la première radio entièrement en breton diffusée en DAB+ sur tout le territoire breton, et la station demandée aurait permis une véritable visibilité au breton sur les ondes. Quelques jours plus tard, président de Radio Breizh, Alan Kloareg déclarera : « Nous regrettons cette décision. Nous avons pourtant été soutenus par des élus locaux, des députés, des auditeurs, des sénateurs. Cette décision est surprenante. La langue bretonne est discriminée. » [Lire le communiqué de Radio Breizh et l’article de Pontivy Journal]
11 novembre 2024, seconde lettre de Gorka Torre aux juges de Baiona (Bayonne). Dans son courrier, Gorka Roca Torre, considérant illégitime sa condamnation, indique renvoyer aux juges le relevé de condamnation qu’il a récemment reçu, et leur fait savoir qu’il ne paiera pas l’amende, étant en résistance contre l’oppression qu’ils exercent à l’encontre des bascophones. [Lire la lettre]
10 novembre 2024, déprogrammation par France 3 de l’émission en breton Bali Breizh. Les langues autochtones font à nouveau office de variable d’ajustement à France 3. Cette fois, c’est le départ du Vendée Globe qui passera, en français, à l’antenne, à la place de l’émission en breton Bali Breizh. [Lire la publication Facebook]
9 novembre 2024, adoption de la résolution de Diwan, Kevre Breizh et l’Institut d’études occitanes à l’unanimité de l’Assemblée générale du Réseau européen pour l’égalité des langues, à Bilbao. Par cette résolution , les associations membres du réseau en appellent à la communauté internationale pour que la France adapte sa Constitution à la reconnaissance de tous les droits fondamentaux humains, y compris les droits des minorités. [Lire la résolution]
5 novembre 2024, arrêt du journal télévisé France 3 Alsace. Constatant la poursuite du traitement défavorable à l’allemand sur France 3 Alsace, que ce soit dans sa forme standard ou dans les variétés dialectales d’Alsace, Unser Land a souhaité « que la Collectivité européenne d’Alsace s’empare activement du projet d’un véritable média alsacien et sollicite à cet effet la quote-part du financement via la redevance allouée jusqu’ici à France 3 ». [Lire le communiqué]
2 novembre 2024, réaction de François Alfonsi, président de Régions et peuples solidaires, au rejet de la co-officialisation du créole. François Alfonsi dénonce « la politique néocoloniale de la France », et la « charge de l’État », qui « est une double attaque contre les langues régionales et contre la démocratie territoriale ». Il en appelle aux bonnes pratiques : « L’officialisation par une collectivité territoriale autonome d’une langue régionale dans son aire d’expression est un standard dans toutes les démocraties. » Il désire donc qu’une action soit entreprise en ce sens : « L’article 2 de la Constitution est un verrou qu’il faut faire sauter par une réforme constitutionnelle. » [Lire l’article de Mediabask]
31 octobre 2024, publication dénonçant l’incohérence des langues disponibles sur les écrans tactiles des gares. La gare Lille Flandres dispose d’un écran tactile proposant, comme choix de langues, français, anglais, espagnol, allemand, italien, russe, portugais et chinois, sans prise en compte du néerlandais, donc. L’auteur de la publication précise : « Le monde néerlandophone commence pourtant à 15 km de cette gare. Un train quitte Lille Flandres à chaque heure vers Courtrai, Gand et Anvers. » Et poursuit : « Et, côté français, le néerlandais est la forme écrite du dialecte flamand, à 25 km de Lille (à partir de Bailleul). » Cette pratique est malheureusement conforme à la politique d’assimilation menée par la France en violation du droit international. Il apparait ainsi clairement que la promotion des langues autochtones prévue par la loi est encore loin d’être effective sur le terrain. [Lire la première et la seconde publication Facebook]
28 octobre 2024, appel à projet de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) de Mayotte. La DDETS indique : « Le département de Mayotte compte le taux d’illettrisme le plus élevé de France (58 % contre 7 % en moyenne nationale, selon l’INSEE). » Pourtant, selon l’Insée, « 54 % des habitants de Mayotte déclarent lire des livres. » La France comporterait alors de nombreux illettrés lisant des livres. En réalité, lorsque les pouvoirs publics parlent d’analphabétisme ou d’illettrisme, les langues autochtones ne comptent pas pour eux. La France ne les évalue d’ailleurs que par rapport au français. Pour être exact, donc, à Mayotte, selon l’Insée toujours, « 58 % des habitants en âge de travailler ne maîtrisent pas les compétences de base à l’écrit en langue française. » La France est ainsi un des rares pays où des compétences sont considérées comme nulles lorsqu’elles mettent en jeu une langue autochtone. [Lire l’appel à projet et les articles de l’Insée « Mayotte, un territoire riche de ses langues et de ses traditions » et « Quatre jeunes sur dix en grande difficulté à l’écrit à Mayotte »]
26 octobre 2024
- Lettre aux sénateurs et sénatrices membres de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport suite au rapport sur la situation de la francophonie. Appel aux sénateurs et sénatrices membres de la commission à mettre en œuvre le multilinguisme, leur rapport en soulignant l’importance, et à mettre fin aux conflits de normes entre le bloc de constitutionnalité et le bloc de conventionnalité, qu’il appartient au constituant de régler, ces deux actions appelant une révision de l’article 2 de la Constitution. [Lire la lettre]
- Lettre de Pascal Ottavi au rédacteur en chef de Corse-Matin sur le traitement des toponymes par le journal. Pascal Ottavi, sociolinguiste, demande au rédacteur en chef de Corse-Matin de « garantir la cohérence [des] choix rédactionnels » du journal et « d’appliquer à l’ensemble des noms à traiter un traitement commun, cohérent, logique » ; il s’interroge notamment sur l’existence dans cette parution d’« une éthique de la langue […] qui conduirait […] à observer un minimum de rigueur quant au traitement cohérent et respectueux [des] toponymes ». [Lire la lettre]
22 octobre 2024, article de Ça m’intéresse traitant des langues autochtones. L’information relayée par le magazine tend à inférioriser les langues autochtones, à minimiser leur usage et ne considérer que celles des territoires métropolitains : la distinction faite entre « langue » et « dialecte » induit une échelle de représentation et est dévalorisante pour les langues autochtones et leurs locuteurs, l’usage des langues autochtones apparait restreint « à la maison ou dans des contextes plus informels », alors que des locuteurs peuvent employer ces langues dans bien d’autres situations, notamment dans le domaine professionnel, et les langues des outre-mers, pourtant encore bien socialisées, sont passées sous silence. » [Lire l’article]
20 octobre 2024, analyse des faiblesse structuelles de la production littéraire en corse par Pascal Ottavi. Les difficultés auxquelles les auteurs corses sont confrontés favorisent l’écriture en français au détriment de celle en corse ; le constat est sans concession : « Le livre écrit en corse ne bénéficie pas d’un soutien pensé, d’une stratégie élaborée au bénéfice de sa connaissance et de sa diffusion : de toute façon, la Collectivité de Corse n’a défini aucune politique linguistique, ni en la matière, ni en général. » [Lire l’article sur M.rivistarobba.com]
19 octobre 2024
- Information sur l’amande de 500 € ordonnée par le tribunal judiciaire de Bastia suite à la soirée de soutien à Scola Corsa du 15 juin 2023. Au lieu de la concertation sur les modalités d’organisation et le partenariat qui étaient demandés avec la mairie pour la logistique de la soirée, c’est la police municipale qui a été envoyée enquêter sur la présence d’une remorque de cuisson utilisée pour l’événement, puis, suite aux réquisitions du procureur de la République du 9 janvier 2024, le tribunal judiciaire de Bastia a ordonné une amande de 500 euros, qui diminuera d’autant l’aide apportée à Scola Corsa. [Lire la publication Facebook]
- Information sur les nouveaux panneaux de signalisation à Gestel. La signalisation prévue est monolingue, et exclut donc le breton. Mais même lorsque le choix est fait d’un affichage bilingue, sa pérennité n’est jamais assurée. De par l’absence de contrainte légale, cet affichage est invariablement tributaire de la volonté des élus, et peut donc être remis en question à chaque élection. [Lire l’article du Télégramme]
18 octobre 2024, communiqué sur l’évolution de la situation financière du réseau de Diwan. Grâce aux aides exceptionnelles des collectivités, aux dons des particuliers et des entreprises, ainsi qu’à la mobilisation des établissements du réseau, Diwan annonce avoir « une visibilité jusqu’au premier trimestre 2025 ». Mais Diwan doit aussi faire face à « l’absence de soutien assumé par la région des Pays-de-la-Loire ». [Lire le communiqué de Diwan]
15 octobre 2024, vente aux enchères du premier livre imprimé en langue bretonne à Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix (Finistère). Malgré les importantes mesures fiscales incitant les soutiens financiers pour de tels achats à caractère culturel et patrimonial, la presse n’a fait état d’aucun appel à mécénat et aucune bibliothèque publique n’a fait valoir son droit de préemption pour cet exemplaire complet du Catechism de Gilles de Kerampuil datant de 1576, alors que les deux ou trois exemplaires en possession de bibliothèques françaises sont incomplets. L’exemplaire se trouve à présent en possession d’un acquéreur privé, en région parisienne. [Lire l’article de France Bleu et l’article de Ouest-France]
14 octobre 2024
- Réaction contre une décision du gouvernement menaçant des radios émettant en langue autochtone. L’importante et subite réduction de 35 % du Fonds de soutien à l’expression radiophonique annoncée par le gouvernement remet en question l’existence de radios émettant en langue bretonne et fait peser une menace supplémentaire sur la diversité linguistique. Directement concernées par la mesure qui risque de les faire disparaitre, Radio Kerne et Radio Naoned tirent la sonnette d’alarme. Le 29 octobre 2024, il sera finalement annoncé que les crédits resteront stables. [Lire le communiqué de Radio Kerne et Radio Naoned et le communiqué de la Confédération nationale des radios associatives]
- Diffusion d’un reportage de Télénantes sur l’enseignement du breton dans l’académie de Nantes. Si, avec plus de 1000 élèves et étudiants apprenant le breton dans l’académie, les effectifs s’avèrent être en hausse de 20 % depuis 2020, les journalistes relèvent aussi que la Ville de Nantes reste sans réponse quant à la demande de conventionnement avec l’État qu’elle a effectuée dès 2022 afin de structurer l’essor de l’enseignement du breton. [Voir le reportage de Télénantes]
12 octobre 2024, remise en question du principe de la gratuité de l’enseignement dispensé par Diwan. Laissant entendre que les élèves de Diwan seraient issus de familles privilégiées, des articles du Télégramme mettent en avant la proposition consistant à faire payer des frais de scolarité aux parents des élèves scolarisés à Diwan, ce qui amènera Diwan à rappeler quelques principes et réalités, et les anciens présidents et anciennes présidentes de l’association à réagir. [Lire le communiqué de Diwan et le communiqué des anciens présidents et anciennes présidentes de Diwan]
10 octobre 2024
- Demande indemnitaire préalable adressée au rectorat par les associations Div Yezh Breizh et Kelennomp!. Soulevées depuis de nombreux mois, les carences fautives de l’État dans la mise en œuvre de la convention État-Région du 15 mars 2022 portent directement atteinte à l’apprentissage et au développement de la langue bretonne dans l’Éducation nationale. En conséquence, les associations Div Yezh Breizh et Kelennomp! demandent à ce que l’État leur verse à chacune la somme de 10 000 € en réparation du préjudice moral subi. [Lire le communiqué de Kelennomp!]
- Annonce de la fermeture d’une bibliothèque dédiée à la langue bretonne. Notamment critiquée par le conseiller régional de Bretagne Nil Caouissin, la décision du Conseil général des Côtes-d’Armor de fermer la bibliothèque de Cavan le 1er juillet 2025 interroge sur la politique menée vis-à-vis de la langue bretonne dans le département et met en évidence les problèmes que peut poser pour la Bretagne son absence d’autonomie. [Lire l’article de Ouest-France et l’article de NHU]
7 octobre 2024
- Dénonciation de l’absence de respect de l’obligation de versement par plusieurs communes du forfait scolaire à Diwan. Diwan explique que 19 communes du Finistère contreviennent à leur obligation de verser le forfait scolaire au réseau, en violation de la loi Molac, privant ainsi Diwan de 100 000 €. [Lire l’article de France Bleu]
- Demande de réfexion sur l’avenir de Diwan. Annonçant une subvention exceptionnelle à Diwan de 20 000 € par la Région Bretagne dont il est le président, Loïg Chesnais-Girard souhaite qu’une réflexion soit menée concernant les difficultés que connait le réseau : « La question de l’intégration du réseau dans l’éducation nationale doit pouvoir être posée ». Cela suppose notamment la modification de l’article 2 de la Constitution pour permettre l’existence d’un enseignement immersif en langue autochtone sous statut public. [Lire l’article de Ouest-France]
5 octobre 2024, message de Pascal Ottavi sur l’importance d’un affichage en corse respectant une graphie commune. L’abandon du projet de réforme du Cunsigliu di a lingua, pour lequel était prévue la mise en place d’une commission interne d’orthographe et d’un procès de validation des affichages publics avant la pause des panneaux réglementaires, a pour conséquence une absence de cohérence orthographique de l’affichage public en corse. L’impasse de la politique linguistique corse sur ces questions contribue ainsi au maintien de la situation de minoration du corse. [Lire la publication Facebook de Pascal Ottavi]
3 octobre 2024
- Rendu du jugement du Tribunal administratif de la Martinique sur la reconnaissance de la co-officialité du créole en Martinique. Le préfet demandait l’annulation de la délibération de l’Assemblée de Martinique dont l’article 1er reconnaissait la co-officialité du créole en Martinique, alors même que cet article avait été abrogé plus de huit mois avant l’audience. S’il est sans conséquence pour le créole, le jugement est révélateur de l’état du droit relatif aux langues autochtones et de la politique menée à leur encontre. [Lire l’article]
- Mise en lumière du défaut de soutien à Diwan de plusieurs collectivités territoriales, en dépit de la législation. Faisant état des difficultés auxquelles l’enseignement immersif en langue bretonne doit faire face, Yann Uguen, le président de Diwan, rappelle que « la loi Molac dit que toutes les collectivités doivent participer à la protection des langues. » Le défaut d’application de cette loi révèle combien le découpage régional actuel porte atteinte au développement de la langue bretonne : « Restent aussi deux collectivités qui ne nous aident pas du tout : le département de Loire-Atlantique et la Région Pays de la Loire. » [Lire l’article de Ouest-France]
2 octobre 2024, dépôt du Rapport d’information no 6 (2024-2025) à la présidence du Sénat. Ce rapport sénatorial, sous couvert de multilinguisme, poursuit, en réalité, une politique axée sur le monoliguisme en France. La seule proposition qu’il contient concernant les langues autochtones leur est défavorable, et le renforcement de la loi Toubon qu’il recommande risquerait de restreindre l’application des droits relatifs à ces langues. [Lire l’article]
30 septembre 2024
- Information de l’académie de Bordeaux selon laquelle une enquête en cours sur l’usage du basque au grand oral du baccalauréat. Cette enquête constitue une illustration de la politique répressive de la France contre les langues autochtones et contre les droits des communautés linguistiques autochtones, des personnes qui se seraient conformées à la circulaire du 14 décembre 2021 risquant d’être sanctionnées. [Lire l’article]
- Nouvelle interpellation de la défenseure des droits par Philippe Blanchet. Le professeur de sociolinguistique et membre de la Ligue des droits de l’Homme écrit : « Sur votre site, l’information disponible à propos de la discrimination linguistique est incomplète (lois françaises) ou absente (traités internationaux). En conséquence, les victimes ne peuvent pas l’identifier et avoir recours à vos services. Je vous ai envoyé un courrier sur ce point le 11 mai dernier. Sans réponse, je communique cet appel par voie de presse, dans l’espoir d’être entendu. » [Lire le billet de Philippe Blanchet]
25 septembre 2024, Diwan appelle à manifester le 28 septembre et 12 octobre 2024 à Nantes. L’association rappelle, premièrement, que ni le département de Loire-Atlantique ni la région Pays-de-la-Loire ne soutiennent financièrement le réseau Diwan, « alors que près de 40 % des élèves des filières bilingues du département y sont scolarisés », deuxièmement, que rectorat de Nantes « n’alloue pas suffisamment de moyens, obligeant le réseau à recruter des enseignants sur ses fonds propres », troisièmement, qu’aucune « convention collectivité locale/État en Loire-Atlantique cadrant les politiques d’usages et de transmission de la langue bretonne » n’a été pise en place, contrairement à ce qui est pratiqué en Région Bretagne, et s’inquiète due la nomination d’Anne Genetet comme ministre de l’Éducation nationale. [Lire la publication Facebook de Diwan]
24 septembre 2024, publication d’un communiqué d’associations bretonnes sur la nomination d’Anne Genetet en tant que ministre de l’Éducation nationale. Dans un contexte de difficultés financières de Diwan et de refus de l’État de signer une nouvelle convention avec le réseau, la précédente étant échue depuis décembre 2020, Diwan, Div Yezh Breizh, Divaskell Breizh, Kevre Breizh et Kelennomp! se disent stupéfaits du choix d’Anne Genetet comme ministre de l’Éducation nationale, alors qu’elle a voté contre la loi Molac en 2021 et qu’elle est l’une des signataires du courrier de saisine du Conseil constitutionnel qui a incité le Conseil constitutionnel à déclarer l’enseignement immersif en langue autochtone inconstitutionnel. Les associations appellent les nouveaux ministres bretons, Fabrice Loher et Françoise Gatel, à « porter la question des langues dites régionales au sein du gouvernement ». [Lire le communiqué]
23 septembre 2024
- Bilan positif de l’initiative visant à permettre aux candidats du baccalauréat de passer le grand oral en basque. Face au refus du rectorat d’organiser la possibilité d’utiliser le basque à certaines épreuves du baccalauréat, des enseignants s’étaient organisés pour pallier au mieux à ce manque, conformément à l’article L121-3 du Code de l’éducation et à la circulaire du 14 décembre 2021, et espèrent ainsi inciter le rectorat à réautoriser l’usage du basque aux épreuves du baccalauréat, comme cela s’est fait pendant des années. [Lire l’article]
- Nouveau rassemblement devant le collège Jacques Prévert à Guingamp. Les collégiens, les familles et leurs soutiens restent mobilisés face à la fermeture de la section bilingue français-breton en sixième lors de la rentrée 2024. Div Yezh Breizh dénonce cette décision : « L’académie érige des règles spécifiques suivant les écoles et collèges de la République. Quelques jours avant la rentrée les familles ont été informés que la filière bilingue était mise en sommeil faute d’un nombre d’enfants suffisants. Pourtant après un travail de recensement nous atteignons le nombre d’élèves (5 élèves) souhaité par l’académie. ». Ainsi l’académie ne respecte même pas ses propres règles, qu’elle édicte arbitrairment : « Pour le rectorat cela ne suffit toujours pas… » L’association des parents d’élèves explique que cette fermeture, qui ne prenant pas en compte l’importance de la continuité de l’enseignement bilingue, va à l’encontre l’intéret des enfants : « Les enfants n’ont que faire des problèmes de budget ou de Rh des adultes. Eux veulent apprendre en français et en breton, aux adultes de se montrer à la hauteur de leurs attentes. » Quatre jours plus tard, la presse annoncera que les familles ont obtenu gain de cause. [Lire la publication Facebook de Div Yezh Breizh et l’article du Télégramme]
21 septembre 2024
- Nomination d’Anne Genetet au poste de ministre de l’Éducation nationale. Cette nomination ne présage rien de bon pour l’enseignement en langue autochtone, Anne Genetet ayant voté contre la loi contre la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, connue sous le nom de « loi Molac », et étant une des signataires de la saisine du Conseil constitutionnel contre cette même loi, recours qui a notamment mené à l’inconstitutionnalité de l’enseignement immersif en langue autochtone. [Lire de communiqué]
- Levée de fonds de 112 000 € en aide à Diwan. L’enseignement immersif en breton nécessite un apport de 500 000 € avant fin octobre. À ce jour, parmi les collectivités territoriales concernées, seuls 2 départements sur 5 (Finistère et Morbihan) et 4 communes sur 1414 (2 en Finistère et 2 en Morbihan) participent avec un montant déterminé. La région Bretagne a également annoncé une aide, sans que le montant n’ait toutefois été précisé, tandis que la région Pays de la Loire n’a, quant à elle, prévu aucune participation. [Lire l’article de France Bleu]
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