Des droits et une justice pour les gardiens de nos langues* !

* Les gardiens d’une langue sont les membres des communautés linguistiques parlant cette langue.
Le contexte
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Droits et justice
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Lettre ouverte
Lettre aux députés signataires d’une proposition de loi visant à autoriser les prénoms et noms de familles autochtones
Communiqué
Koun Breizh demande au bourgmestre de Dixmude la remise en place de la plaque commémorative en langue bretonne en l’honneur des soldats bretons morts au combat en 1914
Dernier article
Une timide proposition de loi visant à autoriser les prénoms et noms de famille autochtones
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Langues régionales : “Imposer une langue unique et essayer d’empêcher les gens de parler la leur, est une caractéristique des régimes despotiques”
Dernières brèves
6 février 2025, audience concernant l’affaire du prénom du petit Fañch Pichancourt. Cette audience fait suite aux conclusions du procureur de Lorient opposées au prénom Fañch, qui ont été rendues le 6 décembre 2024. Devant le tribunal, six policiers CRS était présents pour parer aux éventuelles attaques des dangereux tildes bretons, qui n’ont rien de commun avec les inoffensifs tildes basques, ces derniers étant parfaitement acceptés par le procureur de Bayonne. Il est à souhaiter que la famille obtiendra gain de cause et que le petit Fañch pourra garder son prénom. [Lire l’article du site de Mignoned Fañch]
4 février 2025, proposition de loi visant à autoriser les signes diacritiques des langues régionales de la France figurant dans les prénoms et les noms des personnes dénommées dans les actes d’état civil. Sans aller jusqu’au plein respect des règles d’écriture des noms propres en français, qui nécessitent curieusement une loi pour être appliquées, cette proposition de loi constituerait, en cas d’adoption, une avancée qui permettrait de résoudre plusieurs affaires en cours, à condition toutefois qu’elle passe l’épreuve du Conseil constitutionnel en cas de saisine. [Lire l’article]
3 février 2025, lettre à France Culture concernant l’émission « Voix tissées, voix politiques : les divas celtiques ». Suite au constat des approximations et inexactitudes enchainées par France Culture, qui livre, dans « Voix tissées, voix politiques : les divas celtiques », une image de la culture bretonne figée dans la pratique traditionnelle des années 1970 et présente le breton comme une langue peu connue et extrêmement difficile à prononcer, il est demandé à la station de radio de traiter les langues et cultures autochtones avec dignité, de prendre en compte et de respecter la diversité linguistique dans ses pratiques et dans les émissions radiophoniques qu’elle diffuse. [Lire la lettre]
31 janvier 2025
- Médiatisation de problèmes touchant les acteurs linguistiques et les locuteurs de langues autochtones. Le média Libération montre que « les artistes qui chantent en breton, occitan, basque ou corse », alors qu’ils « sont aujourd’hui plus nombreux, dans des styles décomplexés », sont victimes de la perception négative de leur langue par les milieux professionnels dont ils dépendent ou de préjugés de leur part vis-à-vis de la production musicale en langue autochtone, car « ils se heurtent aux réticences des médias et de l’industrie musicale. » Il s’agit là de formes de discrimination linguistique, ce que le journal exprime assez clairement en titrant : « La nouvelle scène musicale en langues régionales face à un plafond de verre national ». [Lire l’article de Libération]
- Confrontation du groupe pop rock Madelyn Ann à la discrimination linguistique. La chanteuse explique comment le groupe a été confronté à l’obstruction de la diffusion de titres en langue autochtone pratiquée par certaines radios : « Du précédent album, le titre « Rose » est passé en commission sur Europe 2. Mais il a été retoqué parce qu’il était en breton ! » Et des obstacles existent aussi dans des médias régionaux, où « pour le live, c’est plus compliqué. » Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là : « Pour les festivals, on est associé à l’univers folklorique parce qu’on chante en breton, alors que souvent, ils n’ont pas écouté l’album. Le cloisonnement par la langue est typiquement français. Des artistes sont montés à Paris pour réclamer plus de langues régionales sur les ondes nationales, mais ce n’est toujours pas le cas. Alors que la langue régionale fait partie du quota français des radios. » [Lire l’article de Bretagne Actuelle]
22 janvier 2025, des blocages concernant la politique linguistique pointés en Bretagne. Suite à la publication de résultats montrant la chute drastique du nombre de locuteurs de breton, Yvon Ollivier pointe l’absence de réponse à la demande d’évaluation de la politique linguistique par une structure professionnelle indépendante, le blocage de projets d’ouverture de classes bilingues, le démantèlement des filières bilingues et l’insuffisance du nombre d’enseignants formés en breton, alors que des associations à même de les former sont présentes sur le territoire. [Lire l’article du Télégramme]
21 janvier 2025, aide aux écoles immersives en catalan La Bressola. Après 48 heures de campagne de collecte de dons, Òmnium Cultural est en mesure d’apporter 50 470 euros à La Bressola. Et le gouvernement autonome de Catalogne envisage d’augmenter son aide à La Bressola de 150 000 euros, passant ainsi de 650 000 euros à 800 000 euros. Les élèves de La Bressola et leurs familles ont donc de quoi se rassurer, la question du financement des écoles immersives de Catalogne Nord est prise très au sérieux de l’autre côté de la frontière. [Lire l’article de Ara]
20 janvier 2025, données de l’étude socio-linguistique commandée par la région Bretagne à l’institut TMO en 2024 rendues publiques. Les résultats de cette nouvelle enquête montrent un effondrement du nombre de locuteurs de breton, qui a diminué de moitié en six ans à peine, passant de 214 000 en 2018, date de la précédente enquête, à 107 000 en 2024. Le nombre de locuteurs de gallo a lui aussi chuté dans le même temps, passant de 191 000 en 2018 à 132 000 en 2024. En six ans, le breton a ainsi perdu 107 000 locuteurs, tandis que le gallo en a perdu 59 000. Les langues autochtones ne peuvent se maintenir sans une proposition généralisée d’enseignement dans ces langues dans les territoires concernés, qui serait à instaurer au moins jusqu’à la fin du primaire, conformément au droit international porté par les Nations unies. [Lire l’article de Ici]
15 janvier 2025, dénonciation de la discrimination linguistique dont sont victimes les artistes créant en langue autochtone par une artiste niçoise. Dans un article de son site, Zine met en évidence la discrimination linguistique opérée par certaines stations de radio, parfois même de manière assumée. Elle évoque le cas de de la station France Bleu Azur, devenue depuis Ici Azur : « Ils indiquent ne pas pouvoir diffuser les auteurs compositeurs de la langue autochtone ». Et sa vidéo du même jour expose l’enjeu démocratique, qui soulève de multiples problématiques : « centralisation de la culture dominante, culture imposée “d’en haut” », « préjugés », « stéréotypes », « discrimination culturelle et linguistique », « inégalité d’accès à la culture locale »… La diversité linguistique étant menacée et la diversité des langues dans la création artistique étant une réalité, elle met en avant la responsabilité qu’ont les radios « de refléter cette diversité et de permettre à toutes les langues, y compris les langues régionales, de trouver une place sur leurs ondes. » [Lire l’article sur le site de Zine et visionner la vidéo publiée sur la page Facebook de Zine]
14 janvier 2025, alerte sur la situation financière critique de La Bressola. Alors que le nombre d’élèves qu’elle scolarise en catalan a doublé, que l’inflation et le cout des salaires sont à la hausse, les subventions accordées à l’association La Bressola sont stables ou à la baisse, voire supprimées, et les cotisations scolaires dûes par certaines communes restent impayées. La mairie de Perpignan, en conflit judiciaire contre l’association, a envoyé ses agents contrôler ses containers à déchets pour lui infliger des amandes, et a mis fin aux suventions qu’elle lui accordait. L’association demande une aide exceptionnelle et une augmentation de l’aide annuelle dans un délai de 50 jours à la Région et au Département, afin qu’elles participent à hauteur de 5 % du budget. Les demandes de subventions pour 2024 n’ont reçu aucune réponse, si bien que l’association n’est plus en mesure de régler tous ses salaires depuis octobre 2024. [Lire l’article de La Semaine du Rousillon et accéder à la page de dons d’Òmnium Cultural en soutien à La Bressola]
8 janvier 2025, annonce de la fin de la rubrique en occitan « Atau tè ! » du journal Sud Ouest. La rubrique « Atau tè ! » de « Sud Ouest » Béarn et Soule, dont le lancement avait été décidé en septembre 2021 prend fin avec la chronique du 8 janvier 2025, le journal ne poursuivant pas cette rubrique dans sa nouvelle formule, qui verra le jour avec l’édition du 14 janvier 2025. Si le journal explique qu’il continuera de « suivre l’actualité de la langue béarnaise et occitane, et de la diversité linguistique et culturelle en général », le problème qui se pose est sa participation à la vie de la langue et au maintien de la diversité dont il parle, son choix ayant pour effet d’accentuer les difficultés des locuteurs d’occitan à être informés dans leur langue. [Lire l’article de Sud Ouest]
7 janvier 2025, demande de réinstallation d’une plaque commémorative en langue bretonne en mémoire de soldats bretons adressée au bourgmestre de Dixmude par l’association Koun Breizh. Le bourgmestre de Dixmude, Koen Coupillie, a été saisi afin que soit remise en place la plaque commémorative en langue bretonne qui avait été installée en souvenir de fusiliers marins bretons morts au combat en 1914. Les morts ne sauraient être honorés sans que leur langue et l’hommage qui leur est rendu dans leur langue ne soient respectés. [Lire le communiqué de Koun Breizh]
6 janvier 2025, communiqué des membres du comité de soutien à la création d’une école Diwan à Hennebont (Morbihan). Les membres du comité Bugale ar Blavezh annoncent avoir, en contradiction avec les engagements de la municipalité, « essuyé un refus de la part de la mairie après deux ans de rendez-vous infructueux ». Espérant débloquer la situation, ils lancent un « appel à la solidarité locale ». [Lire l’article de Ouest-France]
31 décembre 2024, lettre de Me Pagès au président de la République. Mettant en avant les violations le droit international, notamment au regard du respect de l’intimité de la vie privée et de l’interdiction de toute discrimination linguistique, l’avocat d’Artús et de ses parents demande au président de la République la modification de l’état civil d’Artús, dont le prénom a été refusé à l’état civil au motif que son orthographe est issu d’une autre langue que le français. [Lire la lettre de Me Pagès]
23 décembre 2024, formation du nouveau gouvernement. Bien que le premier ministre François Bayrou soit réputé favorable aux langues autochtones, il a nommé de farouches opposants à ces langues à l’éducation, aux outre-mer et à la lutte contre les discriminations. [Lire l’article]
20 décembre 2024, vote du budget de la région Pays de la Loire. Présidée par Christelle Morançais (Horizon), la région Pays de la Loire poursuit son entreprise de la destruction de la culture et des langues autochtones en diminuant les moyens alloués à la culture de 73 %, et prévoyant plus largement des restrictions de 100 millions d’euros d’ici 2028, alors que le gouvernement a demandé 40 millions d’euros d’économies aux régions. Ces nouvelles ambitions anticulturelles ont pour effet de renforcer la politique d’acculturation de la région Pays de la Loire. [Lire l’article du Huffpost]
19 décembre 2024, Régions et peuples solidaires appelle à une modification constitutionnelle. Suite à des saisines des tribunaux par les préfets de Région, et aux décisions de justice auxquelles elles ont conduit, en Corse, dans plusieurs communes de Catalogne Nord et en Martinique, Régions et Peuples Solidaires soutient les Corses, Catalans et Martiniquais pour les recours devant les juridictions européennes et internationales qu’ils envisagent, et entend porter avec eux une exigence de modification constitutionnelle pour mettre fin la discrimination à l’encontre des langues autochtones en France et pour que le gouvernement ratifie la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. [Lire le communiqué de Régions et peuples solidaires]
18 décembre 2024, le collectif Pour les littératures en langues régionales à l’école reçu à l’Académie française par le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf. Sensible à la démarche du collectif, Amin Maalouf soutient l’initiative menée en faveur de l’intégration officielle dans les programmes scolaires de l’enseignement d’œuvres littéraires en langues autochtones. [Lire l’article du site de la Felco]
14 décembre 2024, annonce d’une manifestation à Plouezoc'h le 22 mars 2025 pour obtenir réparation et le respect dû à la toponymie en langue bretonne. La maire de Plouezoc'h et son adjoint en charge de la définition des nouvelles adresses ont reconnu des erreurs portant atteinte à la toponymie bretonne, mais refusent de régulariser, alors que les autorités ont le devoir le respecter de la toponymie, patrimoine immatériel de l’humanité. Plusieurs associations bretonnes se sont regroupées et demandent à la Région Bretagne de saisir l’État afin que soit entreprise une procédure d’inscription de la toponymie en langue bretonne au patrimoine immatériel de l’humanité, de réaliser un bilan précis des atteintes commises à la toponymie bretonne depuis la loi 3DS et de le rendre public. [Lire la lettre]
14 décembre 2024, cyclone Chido à Mayotte. Alors que les Mahorais parlent majoritairement le shimaoré et le kibushi, que le français est moins répandu sur l’ile, et que 58 % de la population mahoraise en âge de travailler est illettrée ou analphabète en français, l’administration française, à Mayotte comme ailleurs, ne communique qu’en français, et donne d’importantes consignes de sécurité par écrit. Le bilan humain en est d’autant plus désastreux. D’après Le Monde, sur les 20 000 habitants estimés de Kawéni, quartier périphérique de Mamoudzou, la capitale de Mayotte, « seuls 5 000 auraient rejoint des abris identifiés par la préfecture de Mayotte ». [Lire l’article du journal Le Monde]
13 décembre 2024, demande de la rédaction de France 3 Euskal Herri du maintien de l’édition de son journal à 7 minutes toute l’année sans réduction du personnel. La rédaction de France 3 Euskal Herri dénonce l’amputation de deux minutes de son journal pour passer à 5 minutes pendant près d’un tiers de l’année, avec réduction du personnel, décision prise sans concertation, en contradiction avec sa mission de service public, au détriment de ses téléspectateurs, de l’information de proximité et de la présence de la langue basque à l’antenne. [Lire la lettre]
12 décembre 2024, confirmation de l’interdiction pour les élus de s’exprimer directement en catalan par la cour administrative d’appel de Toulouse. Les failles de l’argumentation développée par le juge montre que la décision rendu est davantage politique que juridique. [Lire l’article]
6 décembre 2024, conclusions du procureur de Lorient opposées au prénom du petit Fañch Pichancourt. Le procureur de la République invoque la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l’état civil pour demander la confirmation de la révocation du prénom Fañch opérée par le parquet. Cet acharnement contre des prénoms autochtones est d’autant plus inopportun que, d’une part, cette circulaire n’a pas valeur normative et que, d’autre part, elle est en contradiction avec la jurisprudence de la cour d’appel de Rennes du 19 novembre 2018, pour qui « l’usage du tilde n’est pas inconnu de la langue française puisque le ñ figure à plusieurs reprises dans le dictionnaire de l’Académie française, dans le Petit Robert et dans le Larousse de la langue française ». L’audience aura lieu au tribunal de Lorient le 6 février 2025. [Lire l’article de Ouest-France]
3 décembre 2024
- Annonce du Réseau européen pour l’égalité des langues (Elen) sur sa participation au Forum des Nations unies sur les questions relatives aux minorités. La déclaration d’Elen montre que la situation en France est particulièrement source d’inquiétude, le réseau rappelant que « ces dernières semaines, l’Assemblée de Corse s’est vu interdire d’utiliser le corse, une station de radio en langue bretonne a été bloquée par le régulateur français Arcom, où les communes du nord de la Catalogne se sont vu interdire de parler catalan, et où le président français Macron a décrit les langues « régionales » comme une cause de division ». Face à ces difficultés, « Elen appelle à une nouvelle convention des Nations unies pour protéger les langues minoritaires, menacées et autochtones ». [Lire le communiqué d’Elen]
- Question au gouvernement du sénateur Michel Canévet sur l’usage du tilde dans les mentions des actes de l’état civil. Après avoir rappelé que le garde des sceaux avait manifesté, en 2020, au président de l’Assemblée nationale une intention de modifier la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l’état civil pour y intégrer le tilde parmi les signes diacritiques autorisés, le sénateur demande à la ministre de la justice quelles sont les avancées à ce sujet. Bien que le tilde n’ait jamais été mentionné par le Conseil constitutionnel et que, comme l’a rappelé le sénateur, le tilde figure dans l’ordonnance de Villers-Cotterêts, actuellement considérée comme étant toujours en vigueur, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, estime « qu’une modification de la circulaire circulaire du 23 juillet 2014 aux fins d’autoriser l’emploi dans les actes de l’état civil d’un signe dont l’usage a été déclaré contraire à la Constitution n’apparait pas juridiquement possible. » [Voir la vidéo]
29 novembre 2024
- L’UDB dénonce l’abandon du projet d’une annexe du collège Diwan et d’un accueil pour travailleurs saisonniers sur le site du Quinquis, à Perros-Guirec. L’UDB rappelle que « le besoin d’une annexe au collège Diwan de Plésidy demeure », « regrette que ni le département, ni Lannion Trégor Communauté n’aient soutenu ce projet » et « appelle les collectivités du territoire à proposer à Diwan une solution pérenne pour accueillir les collégiennes et collégiens dans de bonnes conditions ». [Lire l’article de l’Agence Bretagne Presse]
- Mobilisation des lycées en Corse. Les lycéens protestent contre la décision de la cour administrative d’appel de Marseille interdisant la langue corse dans les débats à l’Assemblée de Corse et au Conseil exécutif de Corse. [Lire l’article de France 3 Corse ViaStella]
22 novembre 2024
- Fermeture de l’option catalan en classe de seconde du lycée Déodat-de-Séverac dénoncée par L’Associació de pares d’alumnes (Association des parents d’élèves, Apa) et l’Associació per a l’ensenyament del català (Association pour l’enseignement du catalan, Aplec). Présente sur les fiches d’intention des familles pour le passage de la 3e à la seconde en juin 2024, l’option catalan en classe de seconde pour les débutants a disparu en septembre sans que les parents n’en soient informés. Il est essentiel pour l’efficacité de l’apprentissage que soit garantie la continuité pédagogique des élèves, mais l’établissement pose comme condition de réouverture de l’option que l’effectif des inscrits atteigne le seuil de 15 élèves. La loi, quant à elle, ne prévoit ni seuil, ni condition d’aucune sorte. [Lire l’article de L’Indépendant]
- Dénonciaiton par Kevre Breizh d’une décision de l’Arcom portant atteinte aux droits des locuteurs et auditeurs brittophones. Les associations Kevre Breizh et Elen s’élèvent contre le rejet par l’Arcom du projet de radio 100 % en breton de Radio Breizh. Face à l’imposant déséquilibre entre le nombre de fréquences en langue française et en langue bretonne, « cette décision constitue une véritable discrimination par rapport aux locuteurs et auditeurs de langue bretonne ». Elle se heurte notamment aux obligations découlant de plusieurs textes de droit internationaux, et à des principes définis par le Conseil des droits de l’homme. Les deux associations annoncent qu’elles « vont examiner toutes les voies de droit ». [Lire le communiqué de Kevre Breizh]
21 novembre 2024, publication de l’article « 30 ans après son adoption, quel bilan dresser de la loi Toubon ? » sur le site du ministère de la culture. Alors que tous les citoyens français ne sont pas francophones, en particulier dans les Outre-mers, le ministère de la culture défend l’idée qu’une loi qui « garantit […] à tous l’accès en français à l’information, aux savoirs, à la culture, aux services publics » permet d’« assurer l’égalité des citoyens au quotidien ». Nombre de pratiques mises en œuvre montrent pourtant que la politique linguistique française a été et est encore à présent facteur d’exclusion. [Lire l’article « Justice pour nos langues ! »]
20 novembre 2024, condamnation suite à une agression raciste à Ti ar Vro Bro Gwened. Les insultes et menaces envers une salariée de Ti ar Vro Bro Gwened ont été punis de quatre mois de prison ferme pour « injures en raison de l’origine » par le tribunal judiciaire de Nantes. Outre le fait qu’ils sont humainement injustifiables et anxiogènes, mais aussi philosophiquement absurdes, ces agissements portent doublement préjudice à la culture bretonne. Tout d’abord, parce que, perpétrés à l’encontre d’une personne œuvrant pour la culture bretonne, ils nuisent au développement culturel. Ensuite, parce que, se revendiquant breton tout en assumant ses propos racistes, l’agresseur ne fait que renforcer les détracteurs de la culture bretonne. [Lire le communiqué d’Emglev Bro Gwened]
19 novembre 2024, arrêt de la Cour administrative d’appel de Marseille concernant l’usage du corse à l’Assemblée de Corse et au Conseil exécutif de Corse. L’interdiction du corse à l’Assemblée de Corse et au Conseil exécutif de Corse qui ressort de la décision de la cour confirme le jugement en première instance, mais l’argumentation développée se contredit elle-même. La Collectivité de Corse entend déposer un recours devant le Conseil d’État. [Lire l’article]
18 novembre 2024
- Information de l’arrêt de l’unique diplôme permettant d’enseigner le picard. Alors que la formation a été crée en 2022, l’arrêt du Diplôme universitaire « Enseigner le picard : langue, littérature et culture » est annoncé l’année même de la remise des premiers diplômes, en 2024. Après celles de 2022-2023 et 2023-2024, il n’y a donc plus de nouvelle promotion à partir de cette année. Selon le directeur de l’UFR des Lettres, Christian Michel, la communication défaillante n’a pas permis la mise en place de la session 2023-2024 : « La communication s’est limitée au primaire au printemps. Relancer à la rentrée alors que les enseignants n’ont pas eu l’information avant et qu’ils ont calé d’autres formations… Cela ne pouvait qu’échouer ». [Lire l’article du Courrier picard]
- Dénonciation du rejet par l’Arcom d’un projet de radio 100 % bretonne. Projet soutenu par des élus, des présidents de la Région Bretagne et des cinq départements bretons, ainsi que de nombreuses autres collectivités territoriales, et qui aurait, de plus, tiré parti de l’expertise de cinq radios associatives du réseau Brudañ ha Skignañ, Radio Breizh devait être la première radio entièrement en breton diffusée en DAB+ sur tout le territoire breton, et la station demandée aurait permis une véritable visibilité au breton sur les ondes. Quelques jours plus tard, président de Radio Breizh, Alan Kloareg déclarera : « Nous regrettons cette décision. Nous avons pourtant été soutenus par des élus locaux, des députés, des auditeurs, des sénateurs. Cette décision est surprenante. La langue bretonne est discriminée. » [Lire le communiqué de Radio Breizh et l’article de Pontivy Journal]
11 novembre 2024, seconde lettre de Gorka Torre aux juges de Baiona (Bayonne). Dans son courrier, Gorka Roca Torre, considérant illégitime sa condamnation, indique renvoyer aux juges le relevé de condamnation qu’il a récemment reçu, et leur fait savoir qu’il ne paiera pas l’amende, étant en résistance contre l’oppression qu’ils exercent à l’encontre des bascophones. [Lire la lettre]
10 novembre 2024, déprogrammation par France 3 de l’émission en breton Bali Breizh. Les langues autochtones font à nouveau office de variable d’ajustement à France 3. Cette fois, c’est le départ du Vendée Globe qui passera, en français, à l’antenne, à la place de l’émission en breton Bali Breizh. [Lire la publication Facebook]
9 novembre 2024, adoption de la résolution de Diwan, Kevre Breizh et l’Institut d’études occitanes à l’unanimité de l’Assemblée générale du Réseau européen pour l’égalité des langues, à Bilbao. Par cette résolution , les associations membres du réseau en appellent à la communauté internationale pour que la France adapte sa Constitution à la reconnaissance de tous les droits fondamentaux humains, y compris les droits des minorités. [Lire la résolution]
5 novembre 2024, arrêt du journal télévisé France 3 Alsace. Constatant la poursuite du traitement défavorable à l’allemand sur France 3 Alsace, que ce soit dans sa forme standard ou dans les variétés dialectales d’Alsace, Unser Land a souhaité « que la Collectivité européenne d’Alsace s’empare activement du projet d’un véritable média alsacien et sollicite à cet effet la quote-part du financement via la redevance allouée jusqu’ici à France 3 ». [Lire le communiqué]
2 novembre 2024, réaction de François Alfonsi, président de Régions et peuples solidaires, au rejet de la co-officialisation du créole. François Alfonsi dénonce « la politique néocoloniale de la France », et la « charge de l’État », qui « est une double attaque contre les langues régionales et contre la démocratie territoriale ». Il en appelle aux bonnes pratiques : « L’officialisation par une collectivité territoriale autonome d’une langue régionale dans son aire d’expression est un standard dans toutes les démocraties. » Il désire donc qu’une action soit entreprise en ce sens : « L’article 2 de la Constitution est un verrou qu’il faut faire sauter par une réforme constitutionnelle. » [Lire l’article de Mediabask]
31 octobre 2024, publication dénonçant l’incohérence des langues disponibles sur les écrans tactiles des gares. La gare Lille Flandres dispose d’un écran tactile proposant, comme choix de langues, français, anglais, espagnol, allemand, italien, russe, portugais et chinois, sans prise en compte du néerlandais, donc. L’auteur de la publication précise : « Le monde néerlandophone commence pourtant à 15 km de cette gare. Un train quitte Lille Flandres à chaque heure vers Courtrai, Gand et Anvers. » Et poursuit : « Et, côté français, le néerlandais est la forme écrite du dialecte flamand, à 25 km de Lille (à partir de Bailleul). » Cette pratique est malheureusement conforme à la politique d’assimilation menée par la France en violation du droit international. Il apparait ainsi clairement que la promotion des langues autochtones prévue par la loi est encore loin d’être effective sur le terrain. [Lire la première et la seconde publication Facebook]
28 octobre 2024, appel à projet de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) de Mayotte. La DDETS indique : « Le département de Mayotte compte le taux d’illettrisme le plus élevé de France (58 % contre 7 % en moyenne nationale, selon l’INSEE). » Pourtant, selon l’Insée, « 54 % des habitants de Mayotte déclarent lire des livres. » La France comporterait alors de nombreux illettrés lisant des livres. En réalité, lorsque les pouvoirs publics parlent d’analphabétisme ou d’illettrisme, les langues autochtones ne comptent pas pour eux. La France ne les évalue d’ailleurs que par rapport au français. Pour être exact, donc, à Mayotte, selon l’Insée toujours, « 58 % des habitants en âge de travailler ne maîtrisent pas les compétences de base à l’écrit en langue française. » La France est ainsi un des rares pays où des compétences sont considérées comme nulles lorsqu’elles mettent en jeu une langue autochtone. [Lire l’appel à projet et les articles de l’Insée « Mayotte, un territoire riche de ses langues et de ses traditions » et « Quatre jeunes sur dix en grande difficulté à l'écrit à Mayotte »]
26 octobre 2024
- Lettre aux sénateurs et sénatrices membres de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport suite au rapport sur la situation de la francophonie. Appel aux sénateurs et sénatrices membres de la commission à mettre en œuvre le multilinguisme, leur rapport en soulignant l’importance, et à mettre fin aux conflits de normes entre le bloc de constitutionnalité et le bloc de conventionnalité, qu’il appartient au constituant de régler, ces deux actions appelant une révision de l’article 2 de la Constitution. [Lire la lettre]
- Lettre de Pascal Ottavi au rédacteur en chef de Corse-Matin sur le traitement des toponymes par le journal. Pascal Ottavi, sociolinguiste, demande au rédacteur en chef de Corse-Matin de « garantir la cohérence [des] choix rédactionnels » du journal et « d’appliquer à l’ensemble des noms à traiter un traitement commun, cohérent, logique » ; il s’interroge notamment sur l’existence dans cette parution d’« une éthique de la langue […] qui conduirait […] à observer un minimum de rigueur quant au traitement cohérent et respectueux [des] toponymes ». [Lire la lettre]
20 octobre 2024, analyse des faiblesse structuelles de la production littéraire en corse par Pascal Ottavi. Les difficultés auxquelles les auteurs corses sont confrontés favorisent l’écriture en français au détriment de celle en corse ; le constat est sans concession : « Le livre écrit en corse ne bénéficie pas d’un soutien pensé, d’une stratégie élaborée au bénéfice de sa connaissance et de sa diffusion : de toute façon, la Collectivité de Corse n’a défini aucune politique linguistique, ni en la matière, ni en général. » [Lire l’article sur M.rivistarobba.com]
19 octobre 2024
- Information sur l’amande de 500 € ordonnée par le tribunal judiciaire de Bastia suite à la soirée de soutien à Scola Corsa du 15 juin 2023. Au lieu de la concertation sur les modalités d’organisation et le partenariat qui étaient demandés avec la mairie pour la logistique de la soirée, c’est la police municipale qui a été envoyée enquêter sur la présence d’une remorque de cuisson utilisée pour l’événement, puis, suite aux réquisitions du procureur de la République du 9 janvier 2024, le tribunal judiciaire de Bastia a ordonné une amande de 500 euros, qui diminuera d’autant l’aide apportée à Scola Corsa. [Lire la publication Facebook]
- Information sur les nouveaux panneaux de signalisation à Gestel. La signalisation prévue est monolingue, et exclut donc le breton. Mais même lorsque le choix est fait d’un affichage bilingue, sa pérennité n’est jamais assurée. De par l’absence de contrainte légale, cet affichage est invariablement tributaire de la volonté des élus, et peut donc être remis en question à chaque élection. [Lire l’article du Télégramme]
18 octobre 2024, communiqué sur l’évolution de la situation financière du réseau de Diwan. Grâce aux aides exceptionnelles des collectivités, aux dons des particuliers et des entreprises, ainsi qu’à la mobilisation des établissements du réseau, Diwan annonce avoir « une visibilité jusqu’au premier trimestre 2025 ». Mais Diwan doit aussi faire face à « l’absence de soutien assumé par la région des Pays-de-la-Loire ». [Lire le communiqué de Diwan]
15 octobre 2024, vente aux enchères du premier livre imprimé en langue bretonne à Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix (Finistère). Malgré les importantes mesures fiscales incitant les soutiens financiers pour de tels achats à caractère culturel et patrimonial, la presse n’a fait état d’aucun appel à mécénat et aucune bibliothèque publique n’a fait valoir son droit de préemption pour cet exemplaire complet du Catechism de Gilles de Kerampuil datant de 1576, alors que les deux ou trois exemplaires en possession de bibliothèques françaises sont incomplets. L’exemplaire se trouve à présent en possession d’un acquéreur privé, en région parisienne. [Lire l’article de France Bleu et l’article de Ouest-France]
14 octobre 2024
- Réaction contre une décision du gouvernement menaçant des radios émettant en langue autochtone. L’importante et subite réduction de 35 % du Fonds de soutien à l’expression radiophonique annoncée par le gouvernement remet en question l’existence de radios émettant en langue bretonne et fait peser une menace supplémentaire sur la diversité linguistique. Directement concernées par la mesure qui risque de les faire disparaitre, Radio Kerne et Radio Naoned tirent la sonnette d’alarme. Le 29 octobre 2024, il sera finalement annoncé que les crédits resteront stables. [Lire le communiqué de Radio Kerne et Radio Naoned et le communiqué de la Confédération nationale des radios associatives]
- Diffusion d’un reportage de Télénantes sur l’enseignement du breton dans l’académie de Nantes. Si, avec plus de 1000 élèves et étudiants apprenant le breton dans l’académie, les effectifs s’avèrent être en hausse de 20 % depuis 2020, les journalistes relèvent aussi que la Ville de Nantes reste sans réponse quant à la demande de conventionnement avec l’État qu’elle a effectuée dès 2022 afin de structurer l’essor de l’enseignement du breton. [Voir le reportage de Télénantes]
12 octobre 2024, remise en question du principe de la gratuité de l’enseignement dispensé par Diwan. Laissant entendre que les élèves de Diwan seraient issus de familles privilégiées, des articles du Télégramme mettent en avant la proposition consistant à faire payer des frais de scolarité aux parents des élèves scolarisés à Diwan, ce qui amènera Diwan à rappeler quelques principes et réalités, et les anciens présidents et anciennes présidentes de l’association à réagir. [Lire le communiqué de Diwan et le communiqué des anciens présidents et anciennes présidentes de Diwan]
10 octobre 2024
- Demande indemnitaire préalable adressée au rectorat par les associations Div Yezh Breizh et Kelennomp!. Soulevées depuis de nombreux mois, les carences fautives de l’État dans la mise en œuvre de la convention État-Région du 15 mars 2022 portent directement atteinte à l’apprentissage et au développement de la langue bretonne dans l’Éducation nationale. En conséquence, les associations Div Yezh Breizh et Kelennomp! demandent à ce que l’État leur verse à chacune la somme de 10 000 € en réparation du préjudice moral subi. [Lire le communiqué de Kelennomp!]
- Annonce de la fermeture d’une bibliothèque dédiée à la langue bretonne. Notamment critiquée par le conseiller régional de Bretagne Nil Caouissin, la décision du Conseil général des Côtes-d’Armor de fermer la bibliothèque de Cavan le 1er juillet 2025 interroge sur la politique menée vis-à-vis de la langue bretonne dans le département et met en évidence les problèmes que peut poser pour la Bretagne son absence d’autonomie. [Lire l’article de Ouest-France et l’article de NHU]
7 octobre 2024
- Dénonciation de l’absence de respect de l’obligation de versement par plusieurs communes du forfait scolaire à Diwan. Diwan explique que 19 communes du Finistère contreviennent à leur obligation de verser le forfait scolaire au réseau, en violation de la loi Molac, privant ainsi Diwan de 100 000 €. [Lire l’article de France Bleu]
- Demande de réfexion sur l’avenir de Diwan. Annonçant une subvention exceptionnelle à Diwan de 20 000 € par la Région Bretagne dont il est le président, Loïg Chesnais-Girard souhaite qu’une réflexion soit menée concernant les difficultés que connait le réseau : « La question de l’intégration du réseau dans l’éducation nationale doit pouvoir être posée ». Cela suppose notamment la modification de l’article 2 de la Constitution pour permettre l’existence d’un enseignement immersif en langue autochtone sous statut public. [Lire l’article de Ouest-France]
5 octobre 2024, message de Pascal Ottavi sur l’importance d’un affichage en corse respectant une graphie commune. L’abandon du projet de réforme du Cunsigliu di a lingua, pour lequel était prévue la mise en place d’une commission interne d’orthographe et d’un procès de validation des affichages publics avant la pause des panneaux réglementaires, a pour conséquence une absence de cohérence orthographique de l’affichage public en corse. L’impasse de la politique linguistique corse sur ces questions contribue ainsi au maintien de la situation de minoration du corse. [Lire la publication Facebook de Pascal Ottavi]
3 octobre 2024
- Rendu du jugement du Tribunal administratif de la Martinique sur la reconnaissance de la co-officialité du créole en Martinique. Le préfet demandait l’annulation de la délibération de l’Assemblée de Martinique dont l’article 1er reconnaissait la co-officialité du créole en Martinique, alors même que cet article avait été abrogé plus de huit mois avant l’audience. S’il est sans conséquence pour le créole, le jugement est révélateur de l’état du droit relatif aux langues autochtones et de la politique menée à leur encontre. [Lire l’article]
- Mise en lumière du défaut de soutien à Diwan de plusieurs collectivités territoriales, en dépit de la législation. Faisant état des difficultés auxquelles l’enseignement immersif en langue bretonne doit faire face, Yann Uguen, le président de Diwan, rappelle que « la loi Molac dit que toutes les collectivités doivent participer à la protection des langues. » Le défaut d’application de cette loi révèle combien le découpage régional actuel porte atteinte au développement de la langue bretonne : « Restent aussi deux collectivités qui ne nous aident pas du tout : le département de Loire-Atlantique et la Région Pays de la Loire. » [Lire l’article de Ouest-France]
2 octobre 2024, dépôt du Rapport d’information no 6 (2024-2025) à la présidence du Sénat. Ce rapport sénatorial, sous couvert de multilinguisme, poursuit, en réalité, une politique axée sur le monoliguisme en France. La seule proposition qu’il contient concernant les langues autochtones leur est défavorable, et le renforcement de la loi Toubon qu’il recommande risquerait de restreindre l’application des droits relatifs à ces langues. [Lire l’article]
30 septembre 2024
- Information de l’académie de Bordeaux selon laquelle une enquête en cours sur l’usage du basque au grand oral du baccalauréat. Cette enquête constitue une illustration de la politique répressive de la France contre les langues autochtones et contre les droits des communautés linguistiques autochtones, des personnes qui se seraient conformées à la circulaire du 14 décembre 2021 risquant d’être sanctionnées. [Lire l’article]
- Nouvelle interpellation de la défenseure des droits par Philippe Blanchet. Le professeur de sociolinguistique et membre de la Ligue des droits de l’Homme écrit : « Sur votre site, l’information disponible à propos de la discrimination linguistique est incomplète (lois françaises) ou absente (traités internationaux). En conséquence, les victimes ne peuvent pas l’identifier et avoir recours à vos services. Je vous ai envoyé un courrier sur ce point le 11 mai dernier. Sans réponse, je communique cet appel par voie de presse, dans l’espoir d’être entendu. » [Lire le billet de Philippe Blanchet]
25 septembre 2024, Diwan appelle à manifester le 28 septembre et 12 octobre 2024 à Nantes. L’association rappelle, premièrement, que ni le département de Loire-Atlantique ni la région Pays-de-la-Loire ne soutiennent financièrement le réseau Diwan, « alors que près de 40 % des élèves des filières bilingues du département y sont scolarisés », deuxièmement, que rectorat de Nantes « n’alloue pas suffisamment de moyens, obligeant le réseau à recruter des enseignants sur ses fonds propres », troisièmement, qu’aucune « convention collectivité locale/État en Loire-Atlantique cadrant les politiques d’usages et de transmission de la langue bretonne » n’a été pise en place, contrairement à ce qui est pratiqué en Région Bretagne, et s’inquiète due la nomination d’Anne Genetet comme ministre de l’Éducation nationale. [Lire la publication Facebook de Diwan]
24 septembre 2024, publication d’un communiqué d’associations bretonnes sur la nomination d’Anne Genetet en tant que ministre de l’Éducation nationale. Dans un contexte de difficultés financières de Diwan et de refus de l’État de signer une nouvelle convention avec le réseau, la précédente étant échue depuis décembre 2020, Diwan, Div Yezh Breizh, Divaskell Breizh, Kevre Breizh et Kelennomp! se disent stupéfaits du choix d’Anne Genetet comme ministre de l’Éducation nationale, alors qu’elle a voté contre la loi Molac en 2021 et qu’elle est l’une des signataires du courrier de saisine du Conseil constitutionnel qui a incité le Conseil constitutionnel à déclarer l’enseignement immersif en langue autochtone inconstitutionnel. Les associations appellent les nouveaux ministres bretons, Fabrice Loher et Françoise Gatel, à « porter la question des langues dites régionales au sein du gouvernement ». [Lire le communiqué]
23 septembre 2024
- Bilan positif de l’initiative visant à permettre aux candidats du baccalauréat de passer le grand oral en basque. Face au refus du rectorat d’organiser la possibilité d’utiliser le basque à certaines épreuves du baccalauréat, des enseignants s’étaient organisés pour pallier au mieux à ce manque, conformément à l’article L121-3 du Code de l’éducation et à la circulaire du 14 décembre 2021, et espèrent ainsi inciter le rectorat à réautoriser l’usage du basque aux épreuves du baccalauréat, comme cela s’est fait pendant des années. [Lire l’article]
- Nouveau rassemblement devant le collège Jacques Prévert à Guingamp. Les collégiens, les familles et leurs soutiens restent mobilisés face à la fermeture de la section bilingue français-breton en sixième lors de la rentrée 2024. Div Yezh Breizh dénonce cette décision : « L’académie érige des règles spécifiques suivant les écoles et collèges de la République. Quelques jours avant la rentrée les familles ont été informés que la filière bilingue était mise en sommeil faute d’un nombre d’enfants suffisants. Pourtant après un travail de recensement nous atteignons le nombre d’élèves (5 élèves) souhaité par l’académie. ». Ainsi l’académie ne respecte même pas ses propres règles, qu’elle édicte arbitrairment : « Pour le rectorat cela ne suffit toujours pas… » L’association des parents d’élèves explique que cette fermeture, qui ne prenant pas en compte l’importance de la continuité de l’enseignement bilingue, va à l’encontre l’intéret des enfants : « Les enfants n’ont que faire des problèmes de budget ou de Rh des adultes. Eux veulent apprendre en français et en breton, aux adultes de se montrer à la hauteur de leurs attentes. » Quatre jours plus tard, la presse annoncera que les familles ont obtenu gain de cause. [Lire la publication Facebook de Div Yezh Breizh et l’article du Télégramme]
21 septembre 2024
- Nomination d’Anne Genetet au poste de ministre de l’Éducation nationale. Cette nomination ne présage rien de bon pour l’enseignement en langue autochtone, Anne Genetet ayant voté contre la loi contre la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, connue sous le nom de « loi Molac », et étant une des signataires de la saisine du Conseil constitutionnel contre cette même loi, recours qui a notamment mené à l’inconstitutionnalité de l’enseignement immersif en langue autochtone. [Lire de communiqué]
- Levée de fonds de 112 000 € en aide à Diwan. L’enseignement immersif en breton nécessite un apport de 500 000 € avant fin octobre. À ce jour, parmi les collectivités territoriales concernées, seuls 2 départements sur 5 (Finistère et Morbihan) et 4 communes sur 1414 (2 en Finistère et 2 en Morbihan) participent avec un montant déterminé. La région Bretagne a également annoncé une aide, sans que le montant n’ait toutefois été précisé, tandis que la région Pays de la Loire n’a, quant à elle, prévu aucune participation. [Lire l’article de France Bleu]
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