Ces dernières années ont été marquées par une grande instabilité pour ce qui est de l’usage des langues autochtones aux examens du brevet et du baccalauréat. L’histoire récente du basque au baccalauréat, en particulier, apparait mouvementée et révélatrice de l’état de la politique linguistique actuelle. Et d’après les dernières nouvelles en date, l’utilisation du basque par certains candidats au baccalauréat 2024 lors du grand oral risque d’être suivie de sanctions…
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Philippe Blanchet, professeur de sociolinguistique et membre de la Ligue des droits de l’Homme, interpelle la défenseure des droits, Claire Hédon : « Sur votre site, l’information disponible à propos de la discrimination linguistique est incomplète (lois françaises) ou absente (traités internationaux). En conséquence, les victimes ne peuvent pas l’identifier et avoir recours à vos services. Je vous ai envoyé un courrier sur ce point le 11 mai dernier. Sans réponse, je communique cet appel par voie de presse, dans l’espoir d’être entendu. »
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Dans un contexte de difficultés financières de Diwan et de refus de l’État de signer une nouvelle convention avec le réseau, la précédente étant échue depuis décembre 2020, Diwan, Div Yezh Breizh, Divaskell Breizh, Kevre Breizh et Kelennomp! se disent stupéfaits du choix d’Anne Genetet comme ministre de l’Éducation nationale, alors qu’elle a voté contre la loi Molac en 2021 et qu’elle est l’une des signataires du courrier de saisine du Conseil constitutionnel qui a incité le Conseil constitutionnel à déclarer l’enseignement immersif en langue autochtone inconstitutionnel.
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Les réseaux Div Yezh, Diwan, Divaskell, Kelennomp! et Kevre Breizh rappellent que la langue bretonne fait également partie du patrimoine à protéger et valoriser, que leur enseignement est de plus en plus fragilisé et que l’application de la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion et celle de la Convention spécifique pour la transmission des langues de Bretagne et le développement de leur usage dans la vie quotidienne (2022-2027), signée par l’État, se font toujours attendre.
Poursuivi pour sa participation à deux actions pour la langue basque, Gorka Torre était convoqué au tribunal de Baiona (Bayonne) le 10 septembre 2024. N’ayant pas été autorisé à s’exprimer en basque, il a quitté l’audience, comme il l’avait fait dans une autre affaire encore en cours. Ce nouvel épisode montre combien la justice française reste toujours hermétique aux droits linguistiques…
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Appel au sens des responsabilités des élus et des membres de la commission, afin que soient conservés les noms de lieux en breton dans leur langue d’origine en tant que noms principaux, aussi bien dans les registres et bases de données officielles, nationales et locales, que dans l’affichage, conformément aux droits promus par l’Unesco, aux recommandations régionales, européennes et internationales et à l’ensemble des principes contenus dans les documents de référence en matière de toponymie.
Le réseau d’enseignement associatif Diwan, qui propose un enseignement gratuit et laïc à plus de 4000 élèves en Bretagne sous la forme d’un enseignement immersif en langue bretonne, est réseau majeur en Bretagne, dispensant un enseignement de qualité, avec d’excellents résultats aux examens, et jouant un rôle important dans la transmission du breton, mais il se trouve aujourd’hui menacé à brève échéance.
Euskal Konfederazioa s’étonne que, dans un pays prônant l’égalité, et malgré les avancées constitionnelles et législatives en faveur des langues autochtones, la possibilité d’utiliser l’euskara, contrairement à ce qui se pratiquait auparavant, ne soit plus octroyée à un bascophone dans un tribunal au Pays Basque, alors qu’un prévenu francophone peut toujours, quant à lui, se défendre en langue française. Le collectif appelle à manifester le 10 septempbre 2024 devant le tribunal de Bayonne pour soutenir Gorka Torre, qui a récemment écrit aux juges du tribunal de Bayonne pour demander à pouvoir se défendre en euskara.
Dans son courrier, Gorka Roca Torre fait part aux juges de Baiona (Bayonne) de son intention de se défendre en basque lors de sa prochaine audience, le 10 septembre 2024, dans le cadre de sa deuxième affaire en cours, suite à des inscriptions en langue basque, et il y explique sa décision.
Quatre experts de l’Onu dénoncent les méthodes répressives de la France utilisées en Nouvelle-Calédonie, ainsi que les initiatives prises par la France en vue de mettre fin à des « acquis majeurs de l’accord de Nouméa concernant la reconnaissance de l’identité et des institutions autochtones kanak, du droit coutumier et des droits fonciers coutumiers », ce qui « porte atteinte à l’intégrité de l’ensemble du processus de décolonisation ».
Mise en place par les Nations unies en 1994, la journée internationale des peuples autochtones a lieu le 9 août de chaque année. Elle vise notamment à sensibiliser le public sur les besoins des communautés concernées. Pour ce faire, c’est Tayuwalan qu’il a ici été choisi de mettre à l’honneur. Le peuple kaliʼna, dont il était, est présent en Guyane française, mais aussi au Venezuela, au Suriname, au Guyana et au Brésil…
L’Associació per a l’ensenyament del català (Association pour l’enseignement du catalan) a tenu, le 5 juillet 2024, sa 41e assemblée générale. L’association a alors fait le point sur l’enseignement du catalan, caractérisé à la fois par une progression du nombre d’élèves qui en bénéficient et par un accroissement critique des manques observés dans une optique de pérennisation de la langue…
Dans la documentation, il peut être relevé plusieurs attestations d’un critère défini par l’Unesco pour statuer qu’une langue est en danger. Mais, si elles semblent bien s’accorder sur le chiffre, elles ne s’accordent pas toujours sur les termes. Un petit point sur la question peut aider à mieux appréhender le problème…
Lors de la dernière semaine de classe avant les vacances, des parents d’élèves ont appris que le rectorat avait décidé de suspendre la filière bilingue français-breton du collège Jacques Prévert à Guingamp, ce qui constitue une nouvelle illustration de la lutte que mène la France contre le bilinguisme français-breton. Mobilisés devant l’établissement le 17 juillet 2024, ils ont alerté la presse sur la situation, notamment par le biais de la déclaration commune qui suit…
La dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée le 9 juin 2024 par Emmanuel Macron, était particulièrement inattendue. Elle a pris de court les différents partis, qui essaient tant bien que mal de s’organiser dans l’urgence, avec, en toile de fond, une extrême droite qui ne cesse de gagner du terrain. Bien qu’elle apparaisse pour beaucoup comme une erreur politique, elle ne doit rien au hasard, mais elle fait surtout planer un grand danger sur les langues autochtones et, plus généralement, sur les droits et libertés…
En appelant à une modification constitutionnelle, la fédération d’associations Div Yezh Breizh agit pour le devenir des langues autochtones et, à travers elles, du patrimoine culturel. La révision de l’article 2 de la Constitution est indispensable pour une réelle amélioration des conditions d’apprentissage et de pratique du breton, ainsi que pour le droit de vivre en breton.
Ne parvenant pas à faire enregistrer en France le prénom de leur fille Lilòia correctement orthographié, alors qu’il a pu l’être en Belgique, des parents espèrent un assouplissement de l’État sur la question.
Dans l’édito de RTL du 31 mai 2014, une journaliste de la chaine, avec quelques préjugés idéologiquement marqués pour arguments, prend position contre l’enseignement immersif.
Le collectif Pour que vivent nos langues interroge les candidates et candidats sur leurs engagements pour la reconnaissance des droits des locutrices et locuteurs des langues autochtones en France, et sur les actions qu’ils êtes prêts à mettre en œuvre au sein du Parlement européen afin que la législation française se mette en conformité avec le droit européen et les droits humains fondamentaux définis par les déclarations et conventions des Nations unies et du Conseil de l’Europe.
La Gorsedd de Bretagne appelle à participer à la conférence « Toponymie en danger » du 1er juin 2024 à Vannes, ainsi qu’aux manifestations prévues le même jour devant les préfectures de Bretagne pour l’officialisation de la langue bretonne.
La condamnation d’un membre de Herribiltza en première instance n’a pas dissuadé le collectif de poursuivre ses actions de terrain. Après de nouvelles inscriptions en basque, une nouvelle procédure a récemment été ouverte à l’encontre de Gorka Torre…
L’article 2 de la Constitution continue à systématiquement opposée à chaque avancée possible pour nos langues, et les problèmes se multiplient. En conséquence, le collectif Pour que vivent nos langues appelle à des rassemblements au Pays Basque, en Bretagne, Corse, Alsace, Catalogne, dans l’espace occitan et les différents territoires concernés, le samedi 1er juin 2024 pour demander une modification de la Constitution maintenant !
Koun Breizh vient de saisir l’Unesco aux fins d’inscription de la toponymie bretonne, menacée par l’application de la loi 3DS, sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. L’Unesco devra instruire cette demande en lien avec l’État français. Enfin, nous pourrons peut-être avoir une image de l’ampleur des dégâts… Et si le Conseil régional s’emparait enfin du sujet ?
La ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet revient sur l’annonce selon laquelle les consignes des épreuves du brevet seraient exclusivement en français. Elle n’annonce cependant pas mettre fin à toutes les différences de traitement qui ont été dénoncées jusqu’à présent et n’assure rien au-delà de la prochaine session du brevet…
Une œuvre de Méo a récemment été menacée de censure à La Réunion. La polémique que cet incident a suscitée met en évidence le fait que l’expression, y compris artistique, est particulièrement surveillée au sein de l’Éducation nationale. Mais elle montre aussi combien la question de l’enseignement de l’histoire des différents territoires administrés par la France est importante pour les populations qui en sont issues…
Alors que la décision de ne pas fournir les sujets et documents d’accompagnement des sujets en breton aux candidats au brevet composant en breton va à l’encontre des engagements du président de la République et est contraire au principe d’équité, contrairement à la raison invoquée pour justifier cette nouvelle consigne, les divers courriers sur la question adressés à la ministre de l’Éducation nationale restent toujours sans réponse.
Euskal Konfederazioa s’élève contre le manque d’ambition de la politique linguistique définie Par l’Office publique de la langue basque, alors que la situation de la langue basque est de plus en plus critique, le pourcentage de locuteurs ayant baissé depuis 2006 et les prévisions pour 2050 étant encore à la baisse.
Les parlementaires expliquent que la directive consistant à ne pas fournir de sujets et documents d’accompagnements en langue autochtone aux épreuves du brevet apparait comme un recul, car contraire aux pratiques des années précédentes, qu’elle n’est, en réalité, pas équitable, car elle pénalise les élèves concernés, qu’elle constitue une différence de traitement avec les sujets en langues étrangères du baccalauréat et qu’elle est contraire à l’esprit de la loi sur la protection patrimoniale des langues régionales et leur promotion.
Ils dénoncent, de plus, le non-respect de la circulaire du 14 décembre 2021, qui prévoit la possibilité de composer des épreuves en langue autochtone, alors que cela était autorisé pour épreuves écrites de spécialités ou le grand oral avant la réforme du baccalauréat.
Ils alertent, enfin, sur les conséquences prévisibles de ces mesures, perçues comme une discrimination et un manque de respect pour les langues autochtones, car elles risquent de mener à des actions de protestation lors des examens.
Div Yezh Breizh dénonce le traitement discriminatoire dont souffrent les élèves en filière bilingue français-breton, et appelle la ministre de l’Éducation nationale à revenir sur sa décision et de fournir les sujets et documents d’accompagnement des sujets aux candidats au diplôme national du brevet dans la langue dans laquelle il composeront l’épreuve.
Le procès des inscriptions en langue basque s’était déroulé sans être réellement défendu juridiquement. Cependant, à défaut d’avoir plaidé sa cause en justice, le prévenu s’est au moins fait entendre par la presse. Et après avoir été condamné en première instance, il ne compte pas en rester là…
Div Yezh Breizh alerte sur le risque que fait courir le projet de mise en place de groupes des niveaux sur des milliers d’élèves poursuivant une scolarité bilingue français-breton, qui se trouveraient pénalisés si, comme cela est à redouter, l’enseignement en breton servait une nouvelle fois de variable d’ajustement pour pallier le manque de moyens dont souffre l’Éducation nationale depuis de nombreuses années.
Une personne a été jugée mardi dernier suite à des inscriptions en basque sur des bâtiments publics, mais, en l’absence d’interprète, il a quitté l’audience. La revendication des dégradations et le renoncement à la plaidoirie invitent à s’arrêter sur les motivations de son action et de son geste. Ils renvoient, en effet, tous deux à la question, toujours très sensible, des droits linguistiques en France…
La fédération Eskolim des six réseaux d’enseignement en immersion a tenu son Assemblée générale annuelle ce samedi 16 mars au Relecq-Kerhuon (Finistère–Bretagne). Acteurs essentiels de la sauvegarde et du développement des langues dites régionales, les six réseaux ont fait le bilan des entraves et obstacles subis de la part de l’Éducation nationale et des autres administrations de l’État.
Le président de la Région Bretagne s’est récemment prononcé en faveur d’une révision constitutionnelle permettant à certaines régions de bénéficier d’une autonomie. Parmi les enjeux mis en avant par la Région Bretagne figure, entre autres, la question linguistique. Mais, si la proposition formulée permettrait incontestablement certaines avancées, elle resterait cependant insuffisante pour régler les difficultés auxquelles les langues autochtones se trouvent confrontées…
La chambre régionale des comptes de Bretagne vient de rendre public un rapport soulignant les fragilités juridiques de l’enseignement immersif en breton. Cet enseignement constituant le fondement de la pédagogie pratiquée par le réseau Diwan, le rapport attire l’attention sur la menace qui pèse sur ce réseau, et, plus généralement, sur l’enseignement immersif en langue autochtone. Le rapport n’est cependant pas exhaustif sur les questions juridiques…
Lors de l’examen du brevet, les sujets et les documents qui y sont liés seront désormais fournis en français, même pour les candidats composant dans une langue autochtone. À l’origine de ce changement se trouverait Anne Bisagni-Faure, la rectrice de l’académie de Bordeaux, sans que cela n’ôte cependant à Gabriel Attal la responsabilité de cette décision. Après les courriers, les protestations, les communiqués et articles de presse, les demandes d’audience et les rassemblements, le gouvernement persiste à faire la sourde oreille, et c’est à présent une manifestation qui se prépare…
Les parents d’un petit Fañch se trouvent assignés à comparaitre devant le juge aux affaires familiales du tribunal judiciaire d’Angers. La raison invoquée réside dans le prénom qu’ils ont choisi de donner à leur fils, qui serait « contraire à l’intérêt de l’enfant » du fait du « ñ » qu’il contient. Si un véritable parcours du combattant est parfois imposé aux parents pour faire reconnaitre le prénom de leur enfant lorsqu’il comporte un tilde, ce nouveau motif a de quoi interroger…
Alors que les élections départementales de juin 2021 ont vu un changement de majorité dans les Côtes-d’Armor et que nous sommes aujourd’hui à mi-mandat, il est pertinent de s’interroger sur la politique linguistique en faveur de la langue bretonne conduite dans ce département. Le plan de politique linguistique, bien qu’adopté par le département, stagne : une seule réunion depuis l’élection de la nouvelle majorité, et toujours aucun recrutement effectué pour remplacer l’agent en charge de la langue qui a quitté la collectivité…
Extraits d’une intervention de Christian Troadec, vice-président à la Région Bretagne, Langues de Bretagne et Bretons du monde, session du Conseil régional de Bretagne du 13 au 15 décembre 2023, journée du 14 décembre 2023.
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