L’écart se creuse entre la situation du breton et celle du gallois ou du catalan au regard de l’évolution du nombre de locuteurs et du soutien institutionnel, le breton pâtit toujours des violations tant de la loi Molac que de la convention État-Région, et le soutien des collectivités aux associations œuvrant dans le domaine culturel et linguistique breton s’étiole. Pour remédier aux conséquences désastreuses qui s’observent sur le terrain, les élus régionaux sont appelés à agir, et les candidats aux municipales à s’inscrire dans une démarche d’aide à la langue bretonne au niveau des intercommunalités.
[lire le discours]
La ville de Biarritz s’est vue contrainte de renommer une de ses rues. Or, contrairement à ce que le nouveau nom pourrait suggérer, le conseil municipal ne l’a pas fait dans l’allégresse. Il s’est cependant conformé, non sans peine, à la décision, en officialisant un nom sans connexion avec le territoire. Le nom du quartier auquel la rue faisait référence reste inchangé, mais l’affaire n’est pas terminée…
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Le collectif Pour que vivent nos langues attire l’attention du Premier ministre François Bayrou et des députés, députées, sénateurs et sénatrices sur le fait qu’aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026. Le collectif a exprimé au Premier ministre ses revendications, un certain nombre de mesures nécessaires et urgentes pour nos langues.
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La réduction du soutien de l’État et des collectivités territoriales fragilise la langue et la culture bretonnes : formations en langue bretonne pour adultes, Office public de la langue bretonne, Centre Yezhoù ha Sevenadur, Agence culturelle bretonne, Ti ar Gouren, Amzer Nevez, Sonerion, Coop Breizh, Dastum. À cela s’ajoutent les défauts d’application de la convention État-Région pour l’usage et la transmission des langues de Bretagne, de respect de la loi Molac, de paiement des forfaits scolaires qui reviennent de droit aux écoles Diwan ou bilingues, les critères restrictifs d’accès aux emplois aidés. Il est demandé : l’absence de mesures d’austérité économique pour la langue et la culture bretonnes, le versement par toutes les métropoles et intercommunalités des cinq départements bretons d’au moins un euro par an par habitant pour la langue bretonne et des compétences dans le domaine culturel et linguistique pour la Bretagne.
[lire l’appel à manifester]
Le conseil municipal de Biarritz votera, le 5 mai 2025, sur l’adoption ou non de la dénomination « rue de l’Allégresse ». Par cette interpellation, il est demandé à la maire, aux conseillères municipales et aux conseillers municipaux de prendre alors en compte les principes de sauvegarde, de préservation, de promotion et de valorisation du patrimoine toponymique et linguistique.
Le Syndicat intercommunal pour la promotion de l’occitan et du catalan (Sioccat) encourage les élus des communes adhérentes à célébrer en catalan les mariages des futurs époux qui en font la demande. Le Sioccat tient à la disposition des élus et de l’administration communale, en accès libre, les versions catalanes de tous les documents utiles pour ce faire.
[lire le communiqué]
Il arrive occasionnellement, dans l’émission « The Voice », qu’un candidat chante dans une langue autochtone. Le chanteur Cédrik a ainsi effectué sa prestation en provençal. Mais plusieurs réactions des juges ont illustré combien la perception négative des langues autochtones reste socialement prégnante et persistante…
La politique d’austérité sans précédent adoptée par l’État, la baisse drastique du nombre de contrats aidés, la diminution des aides allouées allant jusqu’à la leur suppression totale comme pour les Pays de la Loire, mettent en péril les acteurs culturels et linguistiques dans un contexte de diminution du nombre de locuteurs. La situation est alarmante : situation du lycée Diwan de Carhaix, fermeture d’Amzer Nevez, difficultés de Sonerion et Dastum. Et la stagnation des moyens du ministère de l’Éducation nationale, le non-respect de la convention État-Région et l’absence de versement du forfait scolaire par certaines communes montrent aussi la nécessité d’un statut particulier à l’enseignement associatif immersif et laïque en langue autochtone.
Plusieurs anciens pensionnaires des “Homes indiens” se sont rendus au Sénat le 10 avril 2025. Les questions d’assimilation linguistique et culturelle et d’acculturation y ont été largement soulevées. Les séquelles qu’ils portent les amènent à plaider pour la mise en place d’une Commission vérité et réconciliation…
Les 13 associations qui soutenaient la manifestation du 22 mars 2025 à Plouezoc'h pour défendre la toponymie bretonne se voient contraintes de l’annuler, mais appellent la municipalité de Plouezoc’h, qui refuse de recevoir une délégation, à s’ouvrir au dialogue, et lui rappellent l’importance de la préservation du patrimoine breton.
Pointant la différence de traitement opéré par Libération dans l’écriture des toponymes selon les territoires concernés, Gorka Roca Torre demande l’officialisation sans francisation des toponymes basques, et communique aux juges sa volonté de s’exprimer en basque à son prochain procès du 11 avril 2025.
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Un courrier a été adressé au sénateur Max Brisson, après qu’il ait été nommé rapporteur de la mission d’information relative à l’évaluation de la loi Molac, afin de lui signaler des défauts d’application de la loi Molac dans les domaines de l’instruction dans la famille et de la justice.
[lire les lettres]
Les associations Div Yezh Breizh et Kelennomp! attaquent l’État pour carences fautives dans l’application de la convention État-Région de mars 2022 pour la promotion des langues de Bretagne. Suite à l’adoption de la loi Molac, le Code de l’éducation, renvoyant, pour cela, à cette convention, prévoit un développement de la proposition de l’offre d’enseignement, qui doit, à terme, être effective pour tous les élèves. Mais le rectorat de Rennes ne répond pas aux sollicitations, les conventions tardent à être renouvelées et la loi Molac, du fait des défauts de mise en œuvre, fait à présent l’objet d’une mission d’information.
Une récente condamnation de l’Université de Bordeaux pour sa signalétique en anglais pose la question de la gestion des langues dans l’espace publique. En la matière, la France reste encore loin d’avoir des pratiques vertueuses. Et le traitement médiatique qui est fait de la problématique est loin d’être toujours exemplaire…
En dépit de la loi Molac de 2021, du plan de l’Office public de la langue catalane, de l’ugence de la transmission du catalan et d’un discours général favorable, le développement de classes bilingues français-catalan ne figure pas dans les les priorités de la rentrée 2025-2026 présentés par la rectrice de l’Académie de Montpellier. L’Aplec, en conséquence, « demande aux services de l’Éducation nationale et aux syndicats d’enseignants d’inclure rapidement les ouvertures de nouvelles sections bilingues et l’élargissement de l’initiation dans les travaux préparatoires de la rentrée 2025 ».
Une lettre a été adressée aux députés signataires de la proposition de loi no 887 visant à autoriser les prénoms et noms de famille autochtones, afin de les féliciter pour leur initiative, d’attirer leur attention sur les limites de cette proposition, et de les inviter à développer les arguments permettant de réduire les risques de censure par le Conseil constitutionnel.
Une proposition de loi ayant pour objectif d’autoriser explicitement les prénoms et noms de familles autochtones à l’état civil a été présentée par 40 députés en ce mois de février 2025. Son adoption permettrait de mettre fin aux procédures récurrentes et couteuses autour des prénoms autochtones, dont notamment le prénom Fañch. Mais, même si sa portée reste restreinte, son texte de présentation ne semble pas la prémunir entièrement contre une censure du Conseil constitutionnel…
Suite au constat des approximations et inexactitudes enchainées par France Culture, qui livre, dans « Voix tissées, voix politiques : les divas celtiques », une image de la culture bretonne figée dans la pratique traditionnelle des années 1970 et présente le breton comme une langue peu connue et extrêmement difficile à prononcer, il est demandé à la station de radio de traiter les langues et cultures autochtones avec dignité, de prendre en compte et de respecter la diversité linguistique dans ses pratiques et dans les émissions radiophoniques qu’elle diffuse.
Le bourgmestre de Dixmude, Koen Coupillie, a été saisi afin que soit remise en place la plaque commémorative en langue bretonne qui avait été installée en souvenir de fusiliers marins bretons morts au combat en 1914. Les morts ne sauraient être honorés sans que leur langue et l’hommage qui leur est rendu dans leur langue ne soient respectés.
Le prénom Artús a été refusé à l’état civil au motif que son orthographe est issu d’une autre langue que le français. Mettant en avant les violations le droit international, notamment au regard du respect de l’intimité de la vie privée et de l’interdiction de toute discrimination linguistique, l’avocat d’Artús et de ses parents a adressé, le 31 décembre 2024, une lettre ouverte au président de la République demandant la modification de l’état civil d’Artús.