Justice pour nos langues !

La stigmatisation de l’identité bretonne
via l’exposition « Celtique ? »

L’exposition « Celtiques ? » du musée de Bretagne propose de « voir comment se construit l’identité »1, comme l’explique Cécile Chanas, la directrice du musée, et « souhaite interroger les décalages entre les sources archéologiques et des représentations communément admises dans la construction d’une part de l’identité culturelle de la Bretagne », ainsi que le note le dossier pédagogique2. Mais, loin de présenter la genèse d’une identité en toute impartialité, l’exposition, par divers procédés, juge, en réalité, du bien fondé ou non de cette dernière. Et elle constitue ainsi une attaque, à peine voilée, contre l’identité bretonne, en livrant une vision biaisée non seulement de l’identité et de l’histoire, mais également de la langue…

L’exposition « Celtiques ? », présentée au musée de Bretagne du 18 mars au 4 décembre 2022, sous couvert de « déconstruire les clichés »2, constitue bel et bien un réquisitoire à charge contre l’existence d’une identité celtique. Le propos semble d’ailleurs assez bien assumé par Cécile Chanas, qui considère que « qualifier une identité de mythe n’est pas dépréciateur »1. Pourtant, l’identité étant constitutive non seulement des communautés humaines, mais également de l’être humain lui-même, délégitimer une identité vivante revient, au final, à attaquer ceux qui se reconnaissent en elle. Le dénigrement des identités de France n’est évidemment pas nouvelle et n’a rien d’anecdotique. Il constitue une violence psychologique qui, en atteignant des communautés dans leur dignité, joue un rôle moteur dans le phénomène d’aliénation culturelle, et ses effets sont bien réels3.

Selon Cécile Chanas, « l’exposition a un parti pris de questionnements. »1 Mais il est évident qu’il ne suffit pas de placer un point d’interrogation dans le titre de l’exposition pour que son contenu soit moins péremptoire. Le point de vue développé par cette dernière pour statuer si l’identité celtique est un mythe ou une réalité ferme d’ailleurs tellement la porte à tout positionnement divergeant que cela a poussé Alan Stivell à retirer son parrainage de l’exposition, en soulignant que cette dernière « conclut que c’est un mythe. »1 Il précise à ce propos : « Je l’ai bien entendu de la bouche même d’une des responsables s’adressant aux visiteuses-visiteurs. »4. Aussi, il en a tiré les conséquences : « Rester parrain pour voir les positions adverses en exergue, ce n’est évidemment pas possible. Je me retire donc. »4

Les principales mystifications et falsifications de l’exposition ayant déjà été mises en évidence par le musicien ex-parrain de l’exposition4, ainsi que par le sociologue Ronan Le Coadic5, le présent article propose de poser un regard critique sur le contenu des documents liés à cette exposition qui ont été mis en ligne. Ces documents sont le site Internet de l’exposition6 et le dossier pédagogique de l’exposition à destination des 1er et 2nd degrés7. Pour référer aux deux à la fois, il sera par suite fait mention de « la documentation ». Mais avant d’aborder les questions de fond, un simple aperçu de quelques procédés stylistiques peuvent déjà donner un avant-gout du propos de l’exposition.

Les procédés d’écriture

Contrairement à ce qu’indique Cécile Chanas, la documentation ne pose, en réalité, que très peu de questions, et lorsqu’il en survient une, elle est posée de manière à induire une réponse négative et un rejet de l’identité celtique : « Alors face à cette récupération mercantile de l’héritage celte, lui-même issu d’un processus de construction identitaire, est-il encore possible aujourd’hui de se reconnaitre dans une identité celtique ? »8 Aucune analyse ne vient d’ailleurs expliquer cette « récupération ». Il n’est pas envisagé que l’usage commercial des symboles celtiques atteste que ces derniers réfèrent à une identité perçue positivement tant par les Bretons qui s’en réclament que par les autres populations qui les identifient ainsi.

Mais la typographie même des textes de présentation est déjà révélatrice du regard dépréciatif porté sur les éléments en lien avec l’identité celtique. Ainsi lorsqu’est indiqué que l’arrivée des Bretons en Armorique est considéré comme une receltisation du territoire, le mot « receltisation » figure entre guillemets9, de même pour la « matière de Bretagne » lorsqu’il est question de la matière de Bretagne et du cycle arthurien10, ou pour le mot « traditionnelles » lorsqu’il est question des pratiques populaires et traditionnelles11. Plus loin encore, ce sont les « celtes », qui figurent également entre guillemets et, qui plus est, sans majuscule11.

À l’inverse, les Celtes ne font pas l’objet de la même circonspection lorsqu’ils sont gaulois. La « Gaule » et les « Gaulois » ne sont, ainsi, jamais mis entre guillemets dans la documentation, conformément à ce qu’Alan Stivell a remarqué pour l’exposition, qui « ne met pas entre guillemets la pseudo existence d’une Gaule et de gaulois en dehors d’une réalité strictement administrative de colonie romaine. »4 Or, non seulement les Gaulois ne renvoient pas à un peuple ou à des peuples unifiés, mais l’unité linguistique de leur langue a également été remise en cause récemment, certains linguistes distinguant le gaulois cisalpin du gaulois transalpin, qu’ils placent différemment dans l’arbre des langues celtiques12. Les données sont donc traitées différemment selon qu’elles incluent des éléments d’identification renvoyant à l’identité française ou à l’identité bretonne.

Au passage, l’origine même du gaulois s’en tient à des conceptions largement dépassées. Sur l’arbre des langues celtiques présenté13, ce dernier descend, en effet, d’un « celtique continental », alors que les langues celtiques continentales ne forment pas un groupe monophylétique, ce qui contredit l’existence d’une telle langue.

Une autre technique utilisée est la prise en compte sélective des élements pourtant mis en évidence dans la documentation. Cette dernière reproduit en cela ce qui a été relevé pour l’exposition par Alan Stivell, qui note qu’« avant la conclusion, son ensemble ne montre pas la celtitude comme un strict mythe, et présente un certain nombre de faits bien tangibles, à côté d’éléments rappelant des aspects réellement fantasmés, en particulier au XIXème siècle. Il y a donc une certaine contradiction entre l’expo et sa conclusion. »4

Mais la contradiction va plus loin, car, avant d’amener le lecteur vers le rejet de l’identité celtique, la présentation du dossier pédagogique reconnait la réalité même de cette identité, même si elle est territorialement différenciée, en évoquant les nations celtes où « sont aujourd’hui construites des identités bien réelles »14. Cela permet de compléter la réflexion de Ronan Le Coadic qui note la volonté d’« ignorer tout ce qui ne sert pas le dessein des responsables de l’exposition », que ce soit au sujet de la langue ou concernant « les travaux scientifiques qui contredisent l’idéologie sous-jacente à l’exposition »5, puisque sont également écartés les faits observables.

Bien que, pour la plupart, les textes comportent peu d’erreurs en eux-mêmes, ils semblent souvent conçus de manière à en livrer une mauvaise compréhension ou à conduire le lecteur à tirer des conclusion hâtives. Nombre de tournures sont, en effet, très tendencieuses. Par exemple, l’identité celtique n’est jamais présentée de manière positive, et les arguments contre cette identités qui semblent jugés les plus porteurs sont répétés avec une certaine insistance. Bien souvent, l’approche est manichéenne, les faits sont décontextualisés, et, selon qu’ils servent ou desservent le propos, ils sont maximisés ou, au contraire, minimisés. Alan Stivell remarque d’ailleurs, au sujet de l’exposition, que « beaucoup trop d’éléments sont montrés de façon sectaire et idéologique »4.

Cependant, sur la vision partielle et partiale de l’histoire qui est livrée, Cécile Chanas se défend : « Le propos de l’exposition n’est pas de retracer l’histoire de la Bretagne »1. L’argument s’avère insuffisant, d’autant plus que c’est bien le point de vue historique qui a été choisi pour remettre en question l’identité celtique. Mais l’approche historique est déjà, en elle-même, significative de la démarche des auteurs de cette dernière.

Le choix de l’angle historique

Afin de donner un fondement scientifique à la remise en question de l’identité celtique, la documentation prend appui sur l’histoire et l’archéologie. Pour la période antique, cependant, c’est l’approche archéologique qui prime, et la documentation s’appuie alors sur les données provenant des sites correspondant aux anciens peuplements celtes, même si « les traces laissées par ces populations sont relativement peu nombreuses »15.

Cependant, ce parti pris est, dès le départ, très discutable, car il a pour effet de restreindre les connaissances historiques présentées comme scientifiquement reconnues, puisque les traces matérielles provenant de ces sites sont ainsi les seules données retenues comme valides. Aussi, cette approche permet mal d’appréhender les Celtes, puisqu’il semble que ces derniers se caractérisent davantage par « leur religion, leur organisation sociale et leurs langues » que par « leur culture matérielle », ainsi que le rappelle Ronan Le Coadic5. Elle est donc peu opératoire.

Les méthodes permettant de rendre compte de la culture immatérielle des Celtes sont, à l’inverse, négligées. Les autres sources antiques, « grecques et latines », au sujet desquelles la documentation reconnait qu’elles « peuvent apporter une aide »15, ne sont pas mises à profit pour cela. Elles ne sont mentionnées que pour indiquer qu’elles sont « indirectes et partielles », qu’« elles véhiculent souvent des images stéréotypées », et qu’elles sont donc « à interpréter avec précaution »15. Et la méthode comparative, qui permet de remonter le temps et de mieux appréhender les croyances et la culture des peuples des périodes antérieures n’est pas évoquée.

La scientificité de l’approche strictement historique et archéologique laisse d’autant plus à redire que l’identité est un phénomène qui tient avant tout de la sociologie, fut-elle historique, et de l’ethnologie, et non essentiellement de l’archéologie et de l’histoire en tant que telle. Aussi, il n’est guère surprenant que ce soit un sociologue, Ronan Le Coadic, qui ait pris la peine d’effectuer une analyse critique du contenu de cette exposition5. Les perspectives ethnologique et sociologique, qui font défaut dans la documentation, auraient ainsi été bien plus appropriées pour appréhender l’identité celtique. Et elles n’auraient pas permis de déligitimer l’identité celtique, car, si l’ethnologie et la sociologie peuvent expliquer les phénomènes identitaires, il ne leur revient pas de les juger.

La documentation se garde d’ailleurs bien d’esquisser un début de définition de l’identité, sans quoi, il apparaitrait assez clairement qu’elle ne se résume pas à l’histoire. Parmi les autres éléments de l’identité figurent, par exemple, la langue, l’expression corporelle, les traditions, la littérature, les contes, les chants, les danses, l’imaginaire, la religion, les croyances, les mythes, les légendes, et tout ce qui se rapporte à la culture d’une manière générale, cette dernière étant façonnée par l’environnement social, politique, architectural, naturel, ou autre. Aussi, elle est sans cesse renouvelée, et réinterprétée à chaque génération. L’identité est ainsi une construction collective vivante, qui évolue au fil du temps.

Ainsi, la méthode développée consistant à prendre appui sur l’histoire et l’archéologie induit en elle-même la conclusion vers laquelle tend l’exposition. Pour vérifier si ce choix est ou non intentionnel, il convient de le mettre en relation avec les arguments employés pour nier la réalité de l’identité celtique.

La rhétorique contre l’identité celtique

Un certain nombre de faits sont mis en avant pour s’opposer à l’identité celtique. Les traditions et les faits culturels sur lesquels repose l’identité celtique sont notamment critiqués pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, le terme « celtique » renvoie, pour les chercheurs et spécialistes, à des réalités bien différentes, ou même à une absence de réalité, selon le domaine concerné. Par exemple, certains archéologues spécialistes de la période de l’Âge du Fer tendent à abandonner ce terme, à tel point que « le terme "Celtes" ne fait pas consensus pour les scientifiques »16. Mais cela n’est guère surprenant, dans la mesure où les archéologues travaillent sur des traces matérielles, alors que les Celtes sont surtout caractérisés par une culture immatérielle. Cela reste donc insuffisant pour remettre en question les connaissances actuelles de la culture des Celtes de l’Antiquité. Comme le montre le cas de l’archéologie, les conceptions dépendent donc intimement du domaine d’étude. Il n’y a cependant pas là matière à conclure que l’identité celtique est sans fondement.

Ensuite, l’identité celtique se caractérise par des « contours souvent flous »14. En effet, il n’est pas toujours aisé de tracer des frontières nettes aux identités. Par exemple, en dehors du cadre celtique, les personnes originaires du Pays niçois se reconnaissent très largement une identité distincte de celle de la Provence. Pourtant, si on interroge des habitants du haut-pays, aux abords de la Provence, certains se reconnaitront aussi bien dans l’identité niçoise que provençale. Les identités, comme les langues, peuvent former des continuums. Cela ne les rend pas moins réelles pour autant.

Puis, l’identité celtique a fait l’objet d’une « construction longue, non linéaire, mais particulièrement volontaire »17. Cette critique est assez curieuse puisque la littérature et l’histoire, qui contribuent à façonner l’identité, sont tributaires du travail des écrivains et des historiens. Or, le travail des uns comme des autres n’est ni linéaire, ni involontaire, ni nécessairement traditionnel. Aussi, l’identité ne saurait se résumer à un héritage traditionnel reposant sur une transmission ininterrompue et inconsciente, qui semble pourtant constituer un critère de légitimité de l’identité celtique.

Il est ainsi pointé que c’est sur la base d’« une certaine idée des Celtes et de leur culture », qui « est arrivée jusqu’à nous, souvent reconstruite par le prisme des récits médiévaux et de la celtomanie du XIXe siècle », « plus que sur des traces archéologiques » que s’est construite l’identité celtique14. Ils se sont, par exemple, réappropriés la matière de Bretagne, popularisée notamment par Geoffroy de Monmouth, et, plus tard, par Chrétien de Troyes. Et les premiers des auteurs concernés, « proches des rois anglo-normands, placent ainsi l’essentiel de l’histoire du roi Arthur dans l’île de Bretagne »10. Les Bretons semblent alors coupables à plus d’un titre.

Premièrement ils se sont approprié des récits historiques et littéraires qui ne sont pas conformes à la vérité historique, même si, concernant les premiers, ils ne se distinguent guère des autres récits historiques de l’époque en mêlant mythes et histoire pour remonter aux origines, et que, concernant les seconds, le genre même les y autorisait. Deuxièmement, ces textes ont fait l’objet d’une réécriture, et ne sont donc pas non plus conformes aux textes et aux récits traditionnels sur lesquels ils sont fondés, bien que cela soit, là encore, conforme aux pratiques habituelles du Moyen-Âge. Troisièmement, les Bretons se référent à des auteurs étrangers, ce qui enfreint ainsi l’étrange loi de la transmission linéaire. Quatrièmement, pour certains de ces récits, les péripéties se déroulent en territoire étranger, même si ce territoire est bien celui d’où les premiers Bretons proviennent.

Ainsi, avec ces références littéraires et tout le fantastique qu’elles contiennent, « un récit particulier, fondé sur des faits en partie imaginaires, s’est construit autour de l’identité celte de la Bretagne », et ce récit apparait « loin de la réalité historique de la région aujourd’hui attestée par des données scientifiques »18. Mais ces remarques visant à conduire à la conclusion selon laquelle l’identité celtique est un mythe appellent quelques commentaires.

Premièrement, en se basant exclusivement sur des données matérielles, il est aisé d’invalider nombre de représentations, « puisque les populations celtiques de l’Âge du Fer n’avaient pas laissé de trace pour expliquer elles-mêmes leurs coutumes »11. Deuxièmement, avant de faire intervenir des représentations de peuples antiques, l’identité celtique repose sur la conscience d’une ascendance celte antique. Or, il serait aussi aberrant de déligitimer ainsi cette conscience que de remettre en cause celle d’une ascendance préhistorique sous prétexte que les représentations populaires sont largement en décalage avec la réalité de l’époque préhistorique. Troisièmement, les représentations mythiques ou littéraires n’ont pas nécessairement vocation à être conformes à la réalité historique, et les descriptions historiques se doivent d’être replacées dans leur contexte. Et quatrièmement, la conclusion ne provient que d’une confusion entre l’identité et l’imaginaire qui s’y rattache.

Par ailleurs, selon la documentation, les Bretons, par leurs récits ayant trait à l’identité celtique, ont poursuivi divers objectifs. Leurs récits visent à « retrouver des racines pour se légitimer et se distinguer, interpréter les premières recherches historiques, satisfaire une quête nostalgique des valeurs passées ou servir d’argument idéologique »18. Tout cela n’est évidemment guère à leur avantage. L’hypothèse selon laquelle la quête identitaire pourrait aussi simplement servir à se construire, ou à se reconstruire, n’est absolument pas envisagée.

Cette dernière explication correspond pourtant à l’analyse de Ronan Le Coadic5. Ce dernier, en effet, réfute l’affirmation selon laquelle les Bretons auraient eu une « volonté de se rattacher à un passé, quitte à créer de toutes pièces un héritage », dans « un besoin universel de se différencier »17, en mettant en évidence que ce sont tout d’abord « des auteurs francs, puis français » qui ont accolé, et de manière stigmatisante, une « étiquette » celtique aux Bretons « tout au long des siècles ». Il montre ainsi que, d’une part, les Bretons n’ont pas créé cette représentation, ils l’ont seulement intégrée, et que, d’autre part, il s’agissait pour eux, en réhabilitant les ancêtres qui leur avaient été attribués, « d’inverser le stigmate », et que le but était donc, non de se différencier, mais de relever l’estime qu’ils avaient d’eux-mêmes aussi bien que celle que leur accordaient les autres.

Ainsi, ce n’est que par une série d’approximations, de manquements et d’erreurs méthodologiques que la documentation amène à poser un regard négatif sur l’identité celtique et à conclure qu’elle est un mythe : absence de prise en compte de la culture immatérielle des Celtes de l’Antiquité, lecture orientée de l’histoire, absence de perspective ethnologique ou sociologique, idée préconçue de l’identité, pour laquelle est développée une vision exclusivement traditionnaliste. Pour toutes ces raisons, les procédés employés pour discréditer l’identité celtique interrogent, car la conclusion vers laquelle tend la documentation ressemble, en réalité, étrangement à un postulat, et la sélection des données historiques présentées à une stratégie pour en arriver à cette conclusion. Mais les arguments historiques avancés ne sont pas moins exempts d’une certaine insuffisance.

Une approche historique orientée

Comme le montre l’affirmation selon laquelle l’identité celtique « est le résultat d’une construction culturelle dans le temps long, plus que d’un héritage linéaire venu des populations celtes de l’Âge du Fer, dont les archéologues retrouvent aujourd’hui les traces matérielles grâce aux fouilles »16, le parti a été pris de prendre l’Âge de Fer comme point de référence, afin de confronter l’identité celtique aux pratiques de cette période. Mais ce point zéro ne semble pas dû au hasard. En effet, d’une part, à cette période, la culture celte est diversifiée, et ses contours sont, par conséquent, plus difficilement définissables qu’à une période antérieure. D’autre part, les connaissances sont beaucoup plus lacunaires qu’aux périodes ultérieures.

Pour la période suivante, les réticences à voir dans l’installation des Bretons en Armorique une receltisation contrastent avec la reconnaissance du fait qu’ils aient conservé leur langue : « Cette langue celte, de la branche brittonique, s’implante dans la péninsule au 5ème siècle »13. Et ce phénomène, pourtant, peut même rendre compte de la situation linguistique actuelle : « Cette double implantation linguistique en Bretagne permet peut-être d’expliquer la persistance exceptionnelle d’une langue celtique sur ce territoire malgré sa disparition dans le reste de l’Europe continentale. »10

Dans la partie « Celtomanie », les intellectuels sont accusés d’être « en quête d’origines différentes de celles de la nation française »19. Le texte joue ici sur l’ambigüité, car ce qui apparait comme une contestation de la nation française, c’est-à-dire du corps politique institué, puisqu’elle a été consacrée ainsi, n’est, en réalité, que la remise en cause du roman national français, pour lequel les origines françaises sont exclusivement gauloises et gréco-romaines. Cette phrase tend à poser la conception ethnique de la nation française comme incontestable, puisque cette dernière est indéfectiblement liée à des origines particulières. Elle est ainsi sacralisée, et renvoie au nationalisme français, qui demeure omniprésent dans la société française et se retrouve jusque dans le droit. Le caractère politique et idéologique de l’exposition transparait clairement ici.

Cette phrase fait écho à la partie « Mythes fondateurs », où on peut lire au sujet des origines de la Bretagne : « Longtemps rattachées à un passé gréco-romain, ces origines deviennent gauloises à partir de la Renaissance »20. Il aurait évidemment pu être rappelé que les rois bretons, alors considérés comme gréco-romains, étaient déjà décrits comme venant de l’ile de Bretagne avant la Renaissance. En outre, ces portions de phrases suggèrent une transgression, d’autant plus qu’elles sont mises en valeur, étant placées en caractères gras. Elles jouent sur la fibre émotionnelle en pointant la remise en cause d’un élément d’identification, puisque la question des origines est liée à l’identité française telle qu’est inculquée aux élèves dès le primaire, et depuis fort longtemps, par le biais de l’éducation nationale. La documentation prend ainsi appui sur le nationalisme d’État pour remettre en question l’identité celtique.

L’historien Bertrand d’Argentré est donné comme responsable de ce tournant. Il a, en effet, développé « une conception ethnique et linguistique de la Bretagne », et cela « de manière inédite »20. Peut-être fait-il figure en cela de grand précurseur de l’anthropologie moderne, étant donné que le terme d’« ethnie » a intégré la langue française pas moins de 300 ans après sa mort… Mais ce qu’il semble surtout important ici, c’est de décrire les conceptions de Bertrand d’Argentré de manière à ce qu’elles heurtent la représentation politique française contemporaine dominante, qui a consacré l’unicité du peuple français, et qui s’oppose à la reconnaissance d’ethnies ou de minorités en son sein.

Aucun rapprochement n’est fait entre cette prévalence nouvellement accordée aux origines celtiques à la fin du XVIe siècle et l’édit royal de 1532, survenu environ un demi-siècle auparavant et qui unit la Bretagne à la couronne de France. La volonté d’éviter de rappeler les siècles d’indépendance de ce territoire parait très probable, mais peu opportune… Car, s’il s’agit d’expliquer, il aurait pu s’avérer pertinent d’émettre l’hypothèse d’un lien entre l’importance donnée aux origines des Bretons et à leur langue et le sentiment que la survivance de la nation bretonne n’est plus assurée, et que, par conséquent, sa mémoire, devant cette menace nouvelle, est à renouveler, à écrire et à sauvegarder.

Puis, c’est au tour des celtomanes du XVIIIe siècle d’en prendre pour leur grade. L’intéret pour l’Antiquité celte n’en étant qu’à ses début, il est immanquablement teinté, d’amateurisme. La rigueur scientifique n’est, en effet, pas encore établie dans le domaine à cette époque. Cela n’est nullement relevé, mais leurs erreurs et leurs imprécisions sont, par contre, mises en exergue. Ainsi, en Bretagne, « tout dans la région est rattaché, parfois abusivement, aux Celtes de l’Antiquité »11. La documentation appuie ainsi largement sur le décalage entre les descriptions provenant de cette période avec les données historiques et archéologiques, puisqu’il s’agit, à l’évidence, d’un argument jugé majeur pour convaincre le lecteur que l’identité celtique est factice.

Le néo-druidisme ne semble pas présenter davantage d’intérêt. Il est décrit comme étant « fabriqué de toutes pièces »11. Il y a cependant là une nouvelle ambigüité, car il n’apparait pas clairement si cela signifie que les croyances, rites et pratiques néo-druidiques ont tous été inventés arbitrairement ou simplement que cette religion contrevient à la règle, pourtant dénuée de fondement, de la transmission ininterrompue. Mais dans un cas comme dans l’autre, la conclusion qui s’impose est claire : le néo-druidisme n’a rien à voir non plus avec une réelle identité celtique. La précision et la nuance, qui font cruellement défaut ici, auraient pourtant été de meilleurs gages d’objectivité…

Pour ce qui est de l’identité celtique de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, elle est réduite à une « invention consciente d’une certaine image de la Bretagne véhiculée par le tourisme et le folklore »21. Ce sont là les deux seules voies possibles envisagées pour l’expression de cette identité, qui permettent de lui donner des allures de superficialité, lui accorder une quelconque profondeur nuirait vraisemblablement au propos.

Et quant à la « quête d’identité » de la période suivante, ce qui importe, c’est la possibilité qu’elle « charrie son lot de conséquences néfastes »21. Le nationalisme et le régionalisme ne sont ainsi évoqués que dans la mesure où ils peuvent être assimilés à un combat « excluant les autres identités et cherchant à montrer sa supériorité à tout prix »21. Et, bien que leur tendance reste « sans écho auprès de la population »16, c’est à nouveau l’épouvantail usé de la poignée de militants compromis dans la collaboration avec le régime nazi et celui de Vichy qui est agité, sans un mot sur les militants n’y ayant pas pris part, ce qui invite le lecteur à assimiler le militantisme breton à la collaboration et au nazisme.

Ainsi, il n’est pas mentionné que, concernant les militants n’ayant pas été compromis, une partie d’entre eux étaient engagés dans la Résistance et que l’autre partie a été victime de la répression culturelle qui a suivie. La documentation est, en cela, fidèle à l’exposition, dont Alan Stivell a contesté la vision de l’histoire qu’elle relaye : « C’est choquant que l’on n’évoque pas le fait que tous les autonomistes bretons n’ont pas été nazis. Il y a aussi eu des autonomistes résistants »1. Et, selon une autre critique qu’il a pu formuler, il « est évité d’évoquer les tenants d’une aile gauche ou démocrate, puis de nationalistes bretons dans la Résistance. »4 Ce sont pourtant bien ces mouvements-là qui permettent d’expliquer le succès de l’identité celtique par la suite. Cette omission est donc inappropriée, et tend à montrer une volonté de perpétuer un amalgame qui porte préjudice aux Bretons depuis plus de soixante-quinze ans.

Pour cette période, Ronan Le Coadic pointe le silence sur le fait que le nationalisme breton est « induit » par le nationalisme français, et critique donc que ce dernier soit traité de façon lacunaire5. Ces défauts ne peuvent être que confirmés ici, aucune mention explicite du nationalisme français ne se trouvant dans la documentation. Pourtant, ce nationalisme a nécessairement conditionné les Bretons qui ont développé le leur, que ce soit par imprégnation, transposition ou réaction, car une telle représentation était largement répandue dans la société française. Un regard sur les manuels scolaires et les journaux français aurait pu montrer qu’il était véhiculé non seulement par les grands médias, mais aussi par le biais de l’instruction, et que les conceptions racistes qui étaient inculquées aux élèves avaient largement pu influencer, par la suite, les nationalistes bretons en question. Il ne s’agit évidemment pas là de justifier, mais d’analyser.

Puis, la Bretagne est présentée comme « le résultat du brassage constant de populations à travers les siècles »17. Cela amène plusieurs remarques. Premièrement, en opposant les mélanges de populations à l’identité celtique, la vision raciste de l’identité n’est plus très loin. Deuxièmement, l’existence de brassages ne permet pas d’invalider la réalité d’une ascendance celte antique. Et, troisièmement, cette assertion fait abstraction des résulats récents de la génétique, qui rappellent que, pendant longtemps, « l’inertie de la population bretonne était forte »22 et montrent que les Bretons restent relativement proches des populations de Grande-Bretagne et d’Irlande pour des raisons historiques, à tel point que « la Bretagne est plus proche de la population du nord-ouest de l’Europe que du nord de la France »23.

Enfin, pour la période contemporaine, l’identité celtique est rangée parmi les « phénomènes réactionnels » dûs au « contexte actuel de mondialisation galopante »8. À ce stade, il n’y a guère à s’étonner que l’explication des « affirmations identitaires » se limite à une confrontation avec un phénomène mondial, et qu’il n’ait été évoqué à aucun moment la domination culturelle de la Bretagne, ni les efforts constants visant à créer une identité française au détriment des autres identités du territoire, opérés par la France depuis la Révolution. Il est pourtant bien naturel qu’une identité attaquée réagisse, et envisage de s’émanciper de celle qui se construit sur sa négation.

Aussi, il semblerait utile de rappeler que la France poursuit toujours actuellement sa politique d’assimilation24. Mais comme cette assimilation culturelle est également linguistique, il peut aussi être intéressant d’observer comment se positionnent les auteurs de l’exposition sur la question des langues celtiques.

Le traitement de la question linguistique

Dans la section « Revenir aux sources », les archéologues, les historiens et les linguistes sont invoqués pour nier la possible existence langue celtique originelle : « Leurs recherches attestent la présence d’une aire culturelle celtique, et non l’existence d’un seul peuple celte, ayant parlé une seule langue et produit un seul type de culture matérielle. »25 Cela semble donc renvoyer à néant les travaux des linguistes pour reconstituer le celtique commun, ou proto-celtique, descendant de l’indo-européen commun, ou proto-indo-européen, alors que « la filiation directe entre les langues celtiques d’aujourd’hui (dont le breton) et les langues celtiques de l’antiquité est scientifiquement attestée », ainsi que le souligne Ronan Le Coadic5. Mais cette langue originelle date de l’Âge du Bronze, et les faits de cette période ne sont pas traités. Pour soutenir une telle affirmation, le parti a ainsi été pris de ne faire remonter les sources qu’à l’Âge de Fer, période à laquelles les langues celtiques sont déjà diversifiées…

Il peut pourtant être remarqué que l’arbre des langues celtiques présenté dans la documentation13, tout comme dans l’exposition5, est bien forcé de renouer avec cette idée de langue celtique originelle. Le celtique commun y apparait bien, ce qui montre que l’existence d’une seule langue celtique à une période donnée de l’histoire est, en réalité, admise. Toutefois, cet arbre n’est pas exempt d’incohérences pour autant. En effet, en dehors de la question du celtique continental déjà évoquée, il existe un large consensus parmi les linguistes pour placer clairement le breton dans le groupe brittonnique, car il partage les innovations communes aux langues celtiques insulaires (prépositions fléchies, usage de particules verbales, etc.). L’apport du gaulois étant généralement vu comme un effet de substrat, le lien entre le gaulois et le vieux breton devrait figurer en pointillés, et non en traits pleins. Mais, de toute évidence, il y a eu une volonté de surévaluer l’influence du gaulois sur le breton.

À côté de cette maximisation de l’influence du gaulois sur le breton, le style est, quant à lui, révélateur de la volonté de minimiser son caractère celtique, pourtant bien établi. Le doute sur le caractère celtique de ces langues est insinué dès la présentation du dossier pédagogique, où sont évoquées « les langues dites celtiques »14. Et ce doute est renforcé vers la fin de ce dossier : « Il ne semble persister aucun lien direct avec les peuples de la protohistoire, à l’exception, peut-être, de la langue »16. La section « Épilogue » va même plus loin, puisqu’elle considère qu’« il n’y a pas de filiation directe entre les faits culturels d’aujourd’hui et ceux des populations de l’Antiquité »17. Le lecteur est donc amené à considérer que la langue n’est pas un fait culturel, ainsi que le suggère Ronan Le Coadic5, ou, plus probablement, qu’elle n’est finalement pas celtique.

Mais cette dernière phrase dépasse de loin la question linguistique. Le lecteur est ainsi invité à oublier ce qu’il a pu lire auparavant. Par exemple, sur la légende de la ville d’Ys, pour laquelle il aura pu apprendre qu’« on y retrouve le thème, issu de la mythologie celtique, de l’Autre Monde, qui suit la mort »19. De même pour ce qui est des recherches de Donation Laurent : « Ses travaux sur la grande Troménie de Locronan ont également permis de mettre en évidence des croyances très anciennes associées au calendrier celtique, et réintégrées au culte chrétien. »13 Ce ne sont là que quelques exemples, et d’autres, ne figurant pas dans la documentation, ont pu être relevés par Ronan Le Coadic5.

Tous ces manques, ces imprécisions et ces incohérences vont dans le sens de ce qui a été rapporté sur l’exposition : Alan Stivell a repéré des indices d’une « manipulation des esprits »4, tandis que Ronan Le Coadic qualifie l’exposition de « manipulation idéologique »5. Ils invitent fortement à invalider la conclusion vers laquelle tend la documentation et conduisent à réhabiliter l’identité celtique.

Un autre point de vue sur l’identité celtique

Les Bretons ont tout d’abord été qualifiés de Celtes de manière péjorative par les chroniqueurs francs, puis français, à partir du haut Moyen Âge « afin de souligner leur sauvagerie et leur arriération »5. Au fil du temps, ils ont su valoriser l’identité celtique ainsi devenue la leur, tout d’abord par des récits plus ou moins éloignés de la réalité historique, puis en mettant en lumière l’existence d’un héritage remontant parfois jusqu’à l’Antiquité, grâce à de sérieux travaux de recherche en ethnologie, dont peuvent être cités notamment ceux de Donatien Laurent et de Daniel Giraudon5.

Cependant, cette identité celtique est, au départ, principalement liée à la langue. Les langues celtiques partagent une ascendance commune, le celtique commun, d’où l’importance des traits communs qu’elles partagent entre elles. Tant et si bien que les « nations celtes » ou « pays celtiques » ont, dans un premier temps, été définis comme les territoires ayant en commun la présence d’une langue celtique en leur sein. Il s’agit donc, à l’origine, d’une appellation provenant de la conscience d’une parenté linguistique, elle-même issue d’une culture celte antique. Les récents travaux de génétique tendent d’ailleurs à confirmer ce que les rapprochement linguistiques mettent en évidence, à savoir que les populations des pays celtiques sont largement issues soit d’un hypothétique peuple celte antique soit de brassages au sein d’une aire culturelle celte.

Mais, ainsi que l’a mis en évidence la recherche ethnologique, au-delà du critère linguistique, plusieurs éléments de la tradition orale et certaines représentations culturelles, de même que nombre de rites païens intégrés à la religion chrétienne, attestent de la permanence d’une tradition celtique provenant de l’Antiquité. Il existe d’ailleurs une parenté culturelle entre les Bretons et les Gallois, comme le montrent les éléments de la tradition orale communs au Pays de Galles et à la Bretagne. Toutefois, rien ne s’oppose à ce que le terme celtique réfère aussi à ce qui se rapporte aux nations celtes, même si cela ne suppose pas nécessairement une filiation avec la culture de tels ou tels peuples de l’Âge du Fer.

En outre, à l’histoire ancienne s’ajoutent à présent les rapprochements culturels réalisés et les liens tissés à une époque récente entre les nations celtes, car ces faits, bien réels, ont naturellement un effet sur l’identité collective. Enfin, l’importance croissante de l’identité celtique en Galice et aux Asturies illustre que cette identité a largement dépassé le critère linguistique pour atteindre la sphère culturelle.

De cela, il ressort que, comme la grande majorité des identités contemporaines, et de même que la plupart des identités vivantes et des faits culturels, elle a été façonnée de manière tantôt inconsciente, tantôt consciente, par des actions tantôt involontaires, tantôt volontaires. Elle résulte ainsi à la fois d’un héritage et d’une élaboration. Elle a pu, par ailleurs, connaitre des bouleversements au cours de l’histoire, et l’histoire contemporaine contribue naturellement à son évolution. L’identité celtique n’en est pas moins réelle pour autant, et la décrire comme une construction ne signifie, en réalité, pas grand chose.

Cela étant, les Bretons n’ont évidemment aucune obligation à se reconnaitre dans cette identité celtique. La question de la conscience identitaire contredit d’ailleurs tout déterminisme en la matière. En outre, ce phénomène illustre que l’identité est à la fois un phénomène individuel et collectif, l’un pouvant prendre le pas sur l’autre. Aussi, l’identité celtique, tout comme l’identité bretonne n’est pas homogène, et c’est fort heureux.

Conclusion

L’instrumentalisation de l’histoire et les procédés d’écriture, en particulier la présentation systématiquement négative de l’identité celtique, ne sont pas anodins. Ils donnent un caractère nettement idéologique et manipulatoire à l’exposition et à la documentation liée à cette dernière. Mais, l’identité celtique étant constitutive de l’identité bretonne, en niant cette identité, c’est bien les Bretons qui se reconnaissent en elle qui sont, au final, stigmatisés. Et cette négation est d’autant plus pernicieuse qu’elle vise notamment les enfants et adolescents, comme en atteste le dossier pédagogique à destination du public scolaire des 1er et 2nd degrés. Toutefois, étant donné l’absence d’organisation des Bretons pour lutter contre ce type d’agissements, le musée de Bretagne s’expose peu. Par ailleurs, il va de soi qu’il est peu probable que les auteurs de l’exposition osent opérer le même type d’analyses et envisagent de créer une exposition sur la déconstruction de l’identité française, ou encore de celle de l’identité juive en Israël. À l’évidence, cela serait, du reste, bien éloigné de leur propos, qui semble avant tout motivé par une conception assimiliationniste de l’identité française.

Notes :

  1. « Bretagne. Alan Stivell retire son parrainage de l’exposition « Celtique ? » qui se tient à Rennes », par Fabienne Richard, Ouest-France, 24 mai 2022, 12 h 17.
  2. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 5.
  3. « Les effets psychologiques, physiologiques et sociaux de la prédation linguistique », par Yann-Vadezour ar Rouz, Justice pour nos langues !, 25 juin 2022, modifié le 19 juillet 2022.
  4. « Musée de Bretagne à Rennes, exposition « Celtique ? ». Je retire mon parrainage », par Alan Stivell, Facebook, 20 mai 2022, 11 h 35.
  5. « Une manipulation idéologique au musée de Bretagne à Rennes », par Ronan Le Coadic, Blogs.mediapart.fr, 29 juin 2022.
  6. Site Celtique ? L’expo.
  7. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré, par Céline Morvan, Musée de Bretagne – Les champs Libres.
  8. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 18.
  9. « 2. Celtes… d’une rive à l’autre ? », sur le site Celtique ? L’expo.
  10. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 13.
  11. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 14.
  12. Eska, Joseph : 2009. « Emergence of the Celtic languages ». In Martin J. Ball and Nicole Müller, The Celtic Languages, Routledge, p. 21-27.
  13. « 3. Breton, langue celtique ? », sur le site Celtique ? L’expo.
  14. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 4.
  15. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 10.
  16. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 17.
  17. « 5. Épilogue », sur le site Celtique ? L’expo.
  18. « La construction d’un récit », sur le site Celtique ? L’expo.
  19. « 2. Celtomanie », sur le site Celtique ? L’expo.
  20. « 1. Mythes fondateurs », sur le site Celtique ? L’expo.
  21. Celtique – Dossier pédagogique, 1er et 2nd degré (cf. note 7). P. 16.
  22. « Remonter aux origines de la Bretagne grâce à la génétique et à la linguistique », par Ronan Hirrien, France 3 Bretagne, 28 novembre 2021, 8 h 30, mis à jour à 8 h 47.
  23. Saint Pierre, A. ; Giemza, J. ; Alves, I. ; et al. : 2020 « The genetic history of France ». European Journal of Human Genetics no 28, p. 853–865. https://doi.org/10.1038/s41431-020-0584-1
  24. « Le droit de ne pas subir d’assimilation forcée » (Yann-Vadezour ar Rouz, Justice pour nos langues !, 2 juin 2022, modifié le 16 juin 2022).
  25. « Revenir aux sources », sur le site Celtique ? L’expo.