Des radios émettant en langue autochtone
menacées par une décision du gouvernement
Communiqué du 14.10.2024, par Radio Kerne et Radio Naoned

Radio Kerne et Radio Naoned dénoncent l’impact catastrophique de la réduction du budget du FSER sur l’avenir des radios associatives et la langue bretonne.

Plonéis / Saint-Herblain, le 14 octobre 2024

Radio Kerne et Radio Naoned, radios associatives généralistes en langue bretonne, expriment leur vive inquiétude face à l’annonce du gouvernement de réduire de 35 % le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER), dans le cadre du projet de loi des finances pour 2025. Cette décision, qui représente une coupe de plus de 10 millions d’euros, menace directement l’existence de nos radios et de nombreuses autres à travers la France, mettant en péril la diversité culturelle sur nos territoires.

Un coup dur pour les pionniers du DAB+

Les radios associatives, tout comme Radio Kerne et Radio Naoned, ont été des pionnières dans le déploiement du DAB+ (radio numérique), contribuant ainsi à la modernisation de l’offre radiophonique en France. Cependant, cette prise de risque technologique, nécessaire pour répondre aux attentes d’un public en mutation, s’accompagne de charges financières supplémentaires difficiles à assumer pour des structures déjà fragilisées. La réduction drastique du FSER vient accentuer cette pression économique, compromettant nos efforts pour continuer à innover tout en assurant une offre de proximité de qualité.

La langue bretonne en danger sur les ondes

Radio Kerne et Radio Naoned ne sont pas seulement des médias, elles sont des acteurs essentiels de la transmission et de la vitalité de la langue bretonne. Depuis leur création, elles œuvrent chaque jour pour faire vivre cette langue sur les ondes, pour la rendre accessible à toutes les générations et pour qu’elle continue de résonner dans la vie quotidienne des Breton·nes. Si cette coupe budgétaire est maintenue, c’est la question même de la présence de la langue bretonne à la radio qui est posée.

Sommes-nous prêt·es à ne plus entendre de breton sur les ondes ?

Cette réduction budgétaire met en péril notre capacité à poursuivre cette mission. La disparition de radios comme les nôtres serait un coup fatal à la diversité linguistique et culturelle, privant des milliers de citoyen·nes d’un média qui leur ressemble et qui leur donne la parole. Dans un contexte où la revitalisation des langues minorisées est un enjeu crucial pour la cohésion et l’identité des territoires, une telle décision serait une perte irréparable.

Une remise en cause de notre modèle économique et social

En réduisant de manière disproportionnée l’aide aux radios associatives, le gouvernement menace un secteur qui contribue pourtant activement au dynamisme social et économique local. Radio Kerne et Radio Naoned, à l’instar de nombreuses autres radios, remplissent une mission de service public, avec peu de moyens, mais une grande ambition : celle de créer du lien, de donner la parole aux actrices et aux acteurs locaux, et de garantir une information libre et pluraliste.

Nous appelons l’ensemble des élu·es, des actrices et des acteurs culturels, ainsi que tous nos auditeurs, auditrices et soutiens, à se mobiliser pour demander au gouvernement de revenir sur cette décision. Les radios associatives, et la voix de la langue bretonne sur les ondes, méritent mieux que cet abandon !