Justice pour nos langues !

Réaction des anciens présidents et anciennes présidentes
de Diwan au dossier du Télégramme sur l’association
Communiqué du 17.10.2024, par les ancien·nes président·es du réseau Diwan

Nous, ancien·nes président·es du réseau Diwan sommes choqués par la série d’articles à charge contre Diwan publiés par Le Télégramme le 14 octobre, consécutivement aux difficultés financières du réseau.

Nous déplorons le choix éditorial d’accorder de larges développements à quelques morceaux choisis du rapport publié en début d’année par la Chambre régionale des comptes comme celui de laisser accroire, sous couvert d’anonymat, à l’existence d’une association interdisant aux membres de s’exprimer et au fonctionnement financier “opaque”. Offrir une tribune à des mécontents dans une organisation, n’est pas difficile. Il est regrettable que le journal n’ait ni vérifié, ni cherché de contrepoint à ces allégations.

En réalité, les finances de l’association sont visées chaque année par une commissaire aux comptes, elles sont connues de tous les financeurs publics et la Chambre elle-même leur a accordé son satisfecit.

Nous sommes étonnés que vous n’ayez interrogé aucun membre participant régulièrement aux assemblées générales, aux journées de formation associatives ou aux conseils des écoles, vous auriez recueilli des témoignages de la culture démocratique et pluraliste de Diwan comme de la vitalité des initiatives et des débats.

Nous condamnons votre allégation et votre comparaison avec les “écolos quand il y a des histoires de cul” : elles sont diffamatoires, autant pour les membres de Diwan que pour les écologistes qui n’ont rien demandé.

En réalité, le rapport de la Chambre régionale des comptes met en évidence des points positifs essentiels : mission de service public remplie, atteinte des objectifs pédagogiques, tant en breton qu’en français, absence de sélection à l’entrée grâce à la gratuité… tout cela en dépit des difficultés, notamment des risques juridiques qu’affronte Diwan et l’enseignement immersif depuis la décision constitutionnelle de 2021.

Si la crise du bénévolat est une réalité qui fragilise particulièrement nos écoles associatives, le journal s’affranchit du principe de réalité dont il témoigne pourtant dans les pages locales : l’engagement quotidien de centaines de bénévoles présents sur le pont, qui plus est de bon cœur et avec fierté.

Finalement le dossier du Télégramme ne vise qu’à remettre en cause le principe de la gratuité de nos écoles comme au temps de Josselin de Rohan. Or, la gratuité s’inscrit à la fois dans les principes de la Convention internationale des droits de l’enfant et du service public de l’enseignement en France. Il est au cœur du projet associatif de Diwan au même titre que la laïcité ou que l’immersion. Il assure la mixité sociale et la présence de 30 % d’élèves boursiers au lycée de Carhaix.

C’est pourquoi, nous, ancien·nes président·es du réseau Diwan,

Evel ma sav ar raden, e gwasked ar man. Ra gresko stank ha laouen bugaligoù Diwan

Gweltaz ar Fur
Serge Guégo
Padrig Herve
André Lavanant
Anne Le Corre
Andrew Lincoln
François Gaël Rios
Stéphanie Stoll

Source : « Da heul pennadoù an Télégramme diwar-benn Diwan dilun – Suite aux articles du Le Télégramme à propos de Diwan lundi », par Stéphanie Stoll, Facebook, 17 octobre 2024, 10 h 17.